Les chaînes de l’esclavage furent enlevées il y a plus d’un siècle, et la législation adopta l’abandon des chaînes juridiques qui liaient les Noirs des Amériques aux bilans comptable du maître esclavagiste à l’instar des bœufs, du matériel agricole et autres immobilisations corporelles. Toutefois, aucune action extérieure ne peut supprimer l’esclavage mental survenu, qui fut transmis, et qui demeure chez les Noirs d’aujourd’hui.
Pourtant, de nombreux descendants d’Africains sont encore dans le déni des effets durables de cette institution traumatisante et brutale. Ils affirment souvent que l’esclavage s’est passé il y a longtemps, qu’il n’a aucun rapport avec eux, et que les Noirs devraient s’en remettre et profiter des «libertés» désormais à leur disposition. Cependant, le préjudice émotionnel et psychologique causé par la traite négrière transatlantique fut si grave, que beaucoup de gens, aujourd’hui encore, ont du mal à «s’en remettre».
Le Dr Amos Wilson (Février 23,1941 – 14 Janvier 1995), un ancien professeur de psychologie à l’Université de New York, soutiendraient que seule une correction systématique dans la conscience peut aider les Noirs, qui ont appris à penser comme des esclaves, à s’échapper réellement de la servitude. Dans une de ses conférences, le célèbre auteur qui a écrit des livres tels que “The Developmental Psychology of the Black Child,” posa cinq questions simples à ceux qui croyaient le contraire. Si les réponses aux questions de Wilson sont honnêtes, elles révèlent, encore chez la plupart d’entre nous une mentalité d’esclave.
1° Quelle langue parlez-vous?
La langue est essentielle à l’expression de la culture, parce que c’est un moyen par lequel les valeurs, les croyances et les coutumes d’un peuple sont transmises. Elle est fondamentale pour l’identité culturelle et si les gens oublient leur langue maternelle, ils perdent un aspect important de leur culture et un morceau de qui ils sont. Pour cette raison, il est important que les gens gardent leur propre langue vivante.
Lorsque les Noirs furent contraints d’adopter l’anglais, le français, l’espagnol et le portugais, ils furent contraints, d’abandonner leur propre vision du monde et d’accepter une langue étrangère qui les considérait comme des serviteurs soutenant les intérêts des Blancs. Est-ce que la mentalité qui permit à cette relation de se produire existe encore aujourd’hui parmi nous?
2° A quel nom répondez-vous?
Après que les Noirs ne furent kidnappés et déportés d’Afrique pour les Amériques, ils durent supporter un certain nombre de crimes atroces à leur encontre, tous furent dépouillés des noms qu’ils avaient dans leurs pays d’origine. Cet abandon forcé de quelque chose de si précieux a détruit le lien vital qui liait les personnes d’ascendance africaine à leurs pays d’origine et les a déconnecté de leur patrimoine et de leur histoire qui remonte beaucoup plus loin que celle de leurs oppresseurs.
Plutôt que d’être appelé par les traditionnels et magnifiques noms qui attestés de qui ils étaient et d’où ils venaient, les esclaves africains reçurent des noms étrangers qui les présentaient comme des biens. S’il y avait plusieurs esclaves avec le même nom dans un groupe donné, on leur attribué différents identifiants tels que «le petit» ou «le gros». Chacun d’entre eux devant savoir qui a était appelé lorsque le maître esclavagiste faisait signe.
Depuis que l’esclavage fut officiellement aboli, certains Noirs ont laissé tomber leurs noms européens qui furent forcés d’avoir et adoptèrent des noms africains ou des noms nouveaux et uniques. Pourtant, la plupart d’entre nous répondons aux noms faisant de nous la propriété de quelqu’un et certains espèrent même que ces noms leurs permettront d’améliorer leurs chances d’emploi, le genre qui paie.
3° Quel type de nourriture mangez-vous?
Durant l’esclavage, le maître faisait progressivement travailler les esclaves africains de plus en plus, tout en subvenant de moins en moins à leurs besoins. Avec de très longues heures de travail, des locaux exigus et des peines sévères, les Africains vivaient leur vie au jour le jour dans le désespoir et la faim. Ils recherchèrent du réconfort dans ce qui devint par la suite la Soul food.
Lorsque le maître ordonnait l’abattage d’un porc, sa famille mangeait les côtelettes, les steaks et les filets enrobés de bacon. Les entrailles, les pieds, la peau, et la tête étaient tout ce qui restait du porc. Pourtant, très peu était gaspillé parce que les Africains réduits en esclavage apprirent à tout manger sur un porc, « de la queue au groin! » Cela comprenait les pieds de porc, la peau, les intestins et les andouillettes.
De nos jours, les Noirs ont encore à ce type de «réconfort» alimentaire, même si il fut établi que la Soul food est malsaine.
4° Quel Dieu priez-vous?
Le pape Nicolas V approuva l’esclavage et la christianisation du peuple noir. Au cours de ce processus, les peuples africains furent contraints d’abandonner leurs systèmes spirituels pour adopter la version européenne du christianisme.
Les Africains ont leurs propres religions et concepts de Dieu. Aujourd’hui, il y a beaucoup de craintes et des sentiments négatifs envers les systèmes spirituels de nos ancêtres. C’est une conséquence directe de l’idéologie anti-africaine qui fut enseignée et appliquée sévèrement sur les plantations.
L’un des actes les plus graves commis par le système pensé religieuse de la suprématie blanche fut la création de l’image d’un blanc comme étant le «fils» de Dieu. Cette image de blanc, qui est appelé Christ, adorée par beaucoup de Noirs dans le monde aujourd’hui, contribue à favoriser la croyance qui implique que l’homme blanc est parfait, bon, suprême et seule source de bénédictions.
5° Quel genre de vêtements portez-vous?
La mode a toujours joué un rôle important dans la culture africaine. Les styles et les modèles de vêtements ont souvent une signification spirituelle et mythique. De plus, certains des plus beaux vêtements au monde furent conçus par les mains de tisserands africains. Beaucoup d’entre eux ont apporté leurs compétences aux Amériques où ils furent exploités comme une autre source de revenus pour le propriétaire d’esclaves.
Les Noirs n’étaient évidemment pas en mesure de porter leurs vêtements traditionnels durant l’esclavage. Au lieu de cela, les maîtres esclavagistes leurs fournissaient des vêtements européens, souvent moins chers et moins durable.
Aujourd’hui, pour la plupart, les Noirs ont gardé leur instinct pour la mode, mais pour beaucoup d’entre nous les vêtements traditionnels africains paraissent aussi étranges et indésirable que la perception qu’en avaient les européens il y a des centaines d’années. En outre, nous sommes fidèles aux marques d’habillement extérieures à nos communautés.