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Phénomène ADOS vs PANAFRICANISME

Les propos qui vont suivre n’engagent que l’auteur.

1. Un aperçu rapide

Antonio Moore et Yvette Carnell, deux Afro-Américains qui se disent activistes (les activistes Afro-Américains les plus connus n’avaient jamais entendu parler de ces deux individus) ont créé un groupuscule (que je considère comme des identitaires « noirs ») appelé ADOS (American Descendants of Slaves c’est-à-dire Américains descendants d’esclaves ). ADOS a d’abord été un hashtag sur Twitter avant de devenir un groupe « organisé » qui a émergé (si on se base sur le nombre de followers de leurs réseaux sociaux) entre 2017 et 2019.

Le but de cette note que est juste de démontrer l’inutilité du phénomène ADOS qui n’est présenté ici qu’à titre d’information et de sensibilisation pour comprendre à quel point la confusion d’individus sur leur identité et la haine de soi peuvent entraîner la naissance de groupes xénophobes et sans aucune substance idéologique comme les ADOS. Je ne vais même pas m’attarder sur le fait que ce mouvement soit soutenu par les républicains et autres groupuscules extrémistes, xénophobes, islamophobes et racistes Américains ou encore sur la photo d’Yvette Carnell qui porte fièrement une casquette MAGA (Make America Great Again : slogan de campagne de Trump à peine codé qui en vérité signifie Make America white again). Le mouvement ADOS est un poison, c’est un groupe xénophobe d’extrême droite, isolationniste et anti-africain de personnes qui souffrent de self-hate. Leur accorder du crédit ou vouloir atténuer leur propos selon moi reviendrait à accorder du crédit ou nuancer des propos de membres du KKK. Il n’y a rien qui va avec ce mouvement.

On peut lire sur le site internet que le but des ADOS est « …to reclaim/restore the critical national character of the African American identity and experience, one grounded in our group’s unique lineage, and which is central to our continuing struggle for social and economic justice in the United States. » (de récupérer / restaurer le caractère national et important de l’identité et de l’expérience afro-américaine, ancré dans la lignée unique (?!) de notre groupe, et qui est au cœur de notre lutte continue pour la justice sociale et économique aux États-Unis. »

Les chevaux de bataille des ADOS sont les réparations (qu’ils utilisent plus comme un cheval de troie pour diviser la communauté Afro-Américaine, y semer la confusion et combattre le panafricanisme) et surtout leur volonté d’être reconnu à part comme « descendants d’esclaves » afin de les dissocier des Afro-Caribéens et des Africains venus du continent qui vivent aux états-Unis. Le mouvement ADOS est majoritairement contesté et vivement critiqué par une grande majorité des Afro-Américains heureusement (des panafricanistes Afro-Américains de renom comme Molefi Asante ou Runoko Rashidi ont dénoncé ce mouvement). Ce superbe article du rappeur et activiste Afro-Américain Talib Kweli résume bien le phénomène ADOS,  voir aussi cet article du Final Call sur la question

J’ai remarqué que certains membres du mouvement ADOS pensent que ce qui arrive aux Africains ailleurs qu’aux états-Unis n’est pas important pour les Afro-américains et je voudrais faire un commentaire (avec tout l’amour et le respect que j’ai pour mes frères et soeurs Afro-Américains) sur cette position dangereuse. C’est en partie à cause du même type de considération que je me suis toujours posé la question si le mouvement Black Lives Matter (BLM) ne devrait pas se renommer Black American Lives Matter ? Eh oui, figurez-vous chers amis de BLM qu’il existe des Africains en dehors des États-Unis. Figurez-vous que les Afro-Américains et leurs expériences de ne représentent pas GLOBALEMENT les Africains de cette planète. L’histoire de l’esclavage en Amérique est très différente de l’histoire de l’Ethiopie par exemple. Malcolm X nous avait bien mis en garde à ce sujet (résumé à ma sauce de son discours sur l’esclave de maison »: « L’esclave qui vit dans la maison du propriétaire d’esclaves pense qu’il est une version « esclave » du maître. Il a le même état d’esprit de supériorité que le propriétaire d’esclaves. Les privilèges et les miettes qu’il reçoit du propriétaire d’esclaves lui font croire qu’il est au-dessus du reste des esclaves. Il a droit comme le maître des esclaves». Ainsi puisque l’Amérique est une superpuissance, l’Africain d’Amérique (pas tous heureusement, seulement les ignorants) croit qu’il est aussi une superpuissance au sein de la société occidentale par rapport aux autres Africains.

Et beaucoup de « kneegrows » comme Candace Owens, les ADOS, Colin Powell, Condoleezza Rice sont des agents du maintien de ce sentiment de supériorité d’un grand nombre Afro-Américains sur les autres Africains. La vie des Noirs en Amérique est donc si importante que les Africains d’ailleurs doivent tout abandonner à leur profit. Cet état d’esprit de supériorité est si profondément ancré que certains Afro-Américains vont combattre les sales guerres Américaines pour le pétrole et opprimer d’autres peuples opprimés sous la bannière du drapeau Américain. Le silence de BLM sur les violences racistes auxquelles font face les Africains en dehors des états-Unis (ce n’est même pas si surprenant puisqu’ils sont tout aussi silencieux sur les problèmes de violence entre les Afro-Américains eux-même) démontre que leur désir est juste de prouver à leur oppresseur que seules les vies « noires » prises par des non Afro-Américains sur le territoire Américain comptent. Ils sont incapables d’étendre ce désir de reconnaissance d’humanité au reste du monde Africain (et c’est peut-être tant mieux car la victimisation n’a jamais résolu aucun problème). Amos Wilson nous avait bien prévenu de toujours garder une lecture globale et internationale de nos expériences d’oppression, de ne pas les circonscrire à un territoire donné.

Les ADOS ont étalé leur xénophobie notamment envers les Africains venus du continent (qu’ils avaient déjà bien affichée sur Twitter) et ignorance au grand jour l’année dernière en critiquant vivement l’actrice Nigériane Cynthia Erivo qui a joué le rôle d’Harriet Tubman (une figure féminine Afro-Américaine majeure de la résistance à la mise en esclavage des Africains par les Européens qui s’est évadée, a aidé d’autres Africains mis en esclavage à s’évader aussi et a organisé un réseau de lutte pour l’abolition de l’esclavage) dans le film « Harriet » sorti l’an dernier et en appelant au boycott du film. Le principal reproche que les ADOS faisaient à Erivo est qu’elle est Nigériane donc moins légitime pour jouer ce rôle qu’une actrice Afro-Américaine. Les ADOS se sont aussi servis du fait qu’Erivo avait écrit il y a plusieurs années des tweets dans lesquelles elle se moquait des Afro-Américains. Je voudrais faire une mise au point à ce sujet.

Le même type de comportement avait déjà surgi chez des Africains lorsque Denzel Washington a joué Steve Biko ou quand l’afro-américaine Jennifer Hudson a joué Winnie Mandela.

Je suis toujours étonné et confus de voir des Africains monter au créneau et dénoncer énergiquement ces phénomènes alors que les film en question sont tous détenus par des Européens. Cela visiblement les dérange beaucoup moins. Ces gens se plaindront que l’actrice qui a joué Harriet n’est pas une ADOS, mais vous ne les entendrez jamais se plaindre que toute la production (financeurs) du film est BLANCHE (puisqu’ils ont apprécié Black Panther, Birth of a nation etc). Seule la main-d’œuvre (réalisateurs, équipes techniques et acteurs) est généralement Africaine. Le pire c’est que si vous montrez à ces ADOS des cinéastes Africains ou Afro-Américains indépendants, jamais ils ne les mettront en avant ni ne soutiendront leur travail. C’est toujours plus facile de critiquer les représentations que les Européens font de nous ou de vouloir faire partie à tout prix de leur monde quitte à s’humilier (suivez mon regard) que de choisir l’auto-détermination. De vrais comportements de « nègres ».

Si les ADOS n’aiment pas Harriet (le film), pourquoi ne cherchent-ils pas l’argent pour produire et réaliser leur propre film ? De quel droit osent-ils vouloir (alors qu’ils ne soutiennent même pas financièrement leurs cinéastes indépendants) dicter aux Européens quelle est l’actrice la mieux adaptée pour un film que les Européens financent? Ont-ils investi de l’argent pour produire ce film ? Ont-ils fait passer une loi qui interdise la falsification historique des Afro-Américains ? Les Chinois n’en ont rien à faire d’Hollywood et de ses falsifications car ils se sont donnés les moyens de produire et de réaliser leurs propres films historiques. Les Indiens n’attendent rien et ne calculent pas Hollywood lorsqu’ils produisent et réalisent leurs propres films car ils savent qu’ils ont un public qui les soutient financièrement (pas avec des likes sur les réseaux sociaux) de l’Inde en Afrique du Sud, du Kenya au Royaume-Uni. Lorsqu’on leur demande de soutenir financièrement des cinéastes Africains indépendants pour produire et réaliser des films qui nous représentent positivement, ils ne le font pas ; mais ils ont le toupet de critiquer, de se précipiter dans tous leurs magazines et télévisions « black » pour dénoncer un film financé par les Européens et qu’ils ont fait pour eux alors que ces médias « noirs » n’ont jamais eu le même engouement pour le travail d’un cinéaste Africain indépendant. Quel culot ! C’est quand même incroyable ! Depuis quand la proie pense qu’il est du devoir du prédateur de raconter honnêtement l’histoire de la chasse ? Il serait vraiment temps d’apprendre comment le monde fonctionne. Nous n’avons que ce que nous méritons. Non ce n’est pas de l’auto-flagellation, juste des faits.

Je voudrais terminer cette petite digression sur le film « Harriet » par une petite observation sur le débat (un peu puéril) « qui des Africains de la diaspora ou du continent déteste plus l’autre ? ». La première chose c’est que les Africains du continent se détestent bien plus entrez eux qu’ils ne détestent ceux de la diaspora (Afro-Américains ou autre). Donc, les Afro-Américains qui ont utilisé les commentaires stupides de l’actrice Cynthia Erivo pour dire que les Africains détestent les Afro-Américains sont dans l’erreur. C’est vraiment malhonnête de prétendre cela. C’est toujours le risque de prendre ses expériences personnelles pour des généralités (“les hommes «noirs» , les femmes « noires» sont ça etc).

Deuxièmement, les Afro-Américains et les Africains de la diaspora en général sont considérés comme des héros en Afrique. Tout Africain vivant en Occident ne peut nier ce fait. La plupart des gens veut être comme eux. Même en Afrique du Sud, pendant les violences xénophobes contre les autres Africains, les vandales ne touchent pas aux Afro-Américains. Certes certains Africains n’aiment pas les Afro-Américains mais « certains » ce n’est pas « tous ». Enfin, la vraie haine vient de la diaspora (ignorante et confuse) à l’égard des Africains du continent et le phénomène ADOS en est l’illustration parfaite. Les ADOS vont jusqu’à dire (en parlant des Africains) : « ils ont des caractéristiques physiques différentes de nous (pourtant je suis sûr qu’il y a des Africains qui leur ressemblent comme deux gouttes d’eau sur le continent), ils sont différents, ils étaient des marchands d’esclaves » bref de l’ignorance totale. Il est donc clair que les ADOS sont des ennemis de notre peuple, des ennemis du panafricanisme, peut-être l’un des pires actuellement. Espérons que ce phénomène ADOS disparaisse rapidement.

Revenons maintenant au concept même d’ADOS et déconstruisons le.

Voilà donc des gens a déclaré qui se définissent comme descendants d’esclaves. Certains d’entre eux vont même jusqu’à dire qu’ils sont encore des esclaves. Voilà des propos ignorants, extrêmement graves et qui représentent du mépris pour nos ancêtres qui ont été mis en esclavage ainsi que nos frères et sœurs qui sont vraiment mis en esclavage jusqu’aujourd’hui en Mauritanie, au Maghreb etc. Il faut vraiment faire attention aux mots qu’on emploie. Nous ne vivons pas du tout les mêmes conditions que nos ancêtres. Pensez-vous sérieusement que s’ils nous regardaient d’où ils sont faire du gossip sur Will et Jada sur les réseaux sociaux, faire le CHOIX dépenser votre argent librement dans les magasins tenus par les Européens (H&M, Guerlain etc), ils nous qualifieraient d’esclaves ? Ça n’a aucun sens. Nous sommes en grande majorité aujourd’hui des esclaves mentaux, mais ça c’est un esclavage que nous avons CHOISI. Et puis ne venez pas me raconter que vous êtes des esclaves parce que nous sommes victimes de discrimination à cause de la couleur de notre peau. Je suis désolé mais ce phénomène s’appelle le racisme et pas la mise en esclavage. D’ailleurs, la discrimination touche aussi les Européens de l’Est, les Arabes, les Mexicains, etc et je ne pense pas que cela fasse d’eux des esclaves.

Autre problème dans le nom ADOS, c’est une définition de victimisation. C’est comme si nous les Africains qui sommes nés après la décennie 1960, nous nous appelions les Africains post-coloniaux. C’est complètement stupide. Il suffit d’ouvrir un livre écrit avec un minimum de sérieux sur le sujet de l’esclavage pour pour s’en rendre compte. Nos ancêtres ont été mis en esclavageils n’ont jamais été esclaves. Il peut arriver qu’on le dise par mégarde, par habitude, pour être plus bref ou facilement compris mais cela est fondamentalement FAUX et c’est une erreur grave pour une association de se présenter officiellement en identifiant nos ancêtres capturés comme des esclaves. Cela semble anodin mais voir l’esclavage comme une condition qui nous a été imposée change complètement notre paradigme et notre vision du monde. Esclave n’est pas une identité. Personne ne naît esclave. L’esclavage est une condition imposée à un être humain par un groupe de personnes mais ce n’est jamais la nature d’un être humain. Malgré toutes les tentatives de déshumanisation et de terrorisme sur nos vies que les Européens ont mis en place pour faire de nous (Africains) des bêtes de somme, nous ne l’avons pas été, nous ne le sommes pas et nous ne le serons jamais .

Pour ce qui est de l’aspect « Américain » des ADOS, Cette courte vidéo de Malcolm X extraite d’un discours qu’il avait tenu lors d’un événement de l’OUAA (Organisation de l’Unité Afro-Américaine), qui redémontre (c’est important en ces temps d’extrême confusion) qu’il a été le premier à clarifier l’identité de Afro-Américains et montre que les mots « nègre » ou « negro » ne sont pas pertinents pour nous désigner, devrait suffire pour comprendre que la base identitaire sur laquelle s’appuient les ADOS relève de l’ignorance pure de leur identité. D’ailleurs ce n’est pas une hasard si les ADOS n’évoquent jamais des figures majeures comme Malcolm X ou Marcus Garvey (peut-être parce qu’ils ont des origines Caribéennes et donc ne sont pas des Américains descendants d’esclaves) qu’ils qualifient sans gêne de trop anciennes et dépassées, donc il se pourrait qu’ils n’aient pas connaissance de ce discours de Malcolm X.

 
 

Kwabena NDIE pour Elimu

Mário Coelho Pinto de Andrade, le poète de la Révolution

Connaissiez-vous Mario Pinto de Andrade et sa femme Sarah Maldoror ?

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
Mario Coelho Pinto de Andrade est né en 1928 en Angola, il grandit à la capitale et en 1948 il part au Portugal pour étudier la philosophie classique à l’Université de Lisbonne. Là-bas il y côtoie des militants anti-colonialiste tels que Amilcar Cabral qui mena le Cap-Vert et la Guinée-Bissau jusqu’à l’indépendance et  Eduardo Mondlane et Marcelino dos Santos, tous deux étant parmi les leaders de l’indépendance du Mozambique. C’est donc très vite que Mario s’intéresse à la politique et particulièrement aux luttes d’indépendance africaines. Ils crééront ensemble une organisation, le MAC (Mouvement Anti-Colonialiste). Il s’engage activement dans l’opposition contre la colonisation portugaise en Angola notamment à travers ses écrits et poèmes. 
 
Amilcar Cabral et Mario Pinto de Andrade en 1959
En 1954, il s’installe à Paris où il étudie la sociologie à la Sorbonne. Très vite il rentre en contact avec l’intelligensia afro de Paris : Aimé Césaire, Alioune Diop, Senghor, Léon-Gontran Damas …etc et devient le secrétaire général de la fameuse maison Présence Africaine, revue panafricaniste, maison d’édition des auteurs de la négritude et autre auteurs afro
 
 
« Paris était véritablement pour nous une capitale africaine » (dans “Sur la Première Génération du MPLA : 1948-1960”)
 
 
 
En 1955, il participe à la fondation du Parti Communiste d’Angola et une année plus tard il est l’un des membres fondateurs du MPLA, mouvement qu’il présidera de 1960 à 1962.  Après plusieurs années, il entre en conflit avec son successeur, Agostinho Neto, et il quitte le MPLA en 1974. Il fonde alors un nouveau groupe politique appelé Revolta Activa (révolte active). Puis à l’indépendance du pays, l’année suivante, il s’exile pour la Guinée-Bissau d’abord puis le Cap-Vert puis le Mozambique. 
 
 
 
Alors qu’ils se rencontrent à Paris, Sarah Maldoror devint sa compagne avec laquelle il eut deux enfants. 
 
 
Sarah Maldoror est une cinéaste et réalisatrice guadeloupéenne de génie, puisqu’elle est considérée comme la figure de proue du cinéma africain. Son cinéma est politique et engagé dans les indépendances africaines. Elle a réalisé notamment Sambizanga et Aimé Césaire ou encore Le Masque des Mots. Elle a également participé à la fondation de la première troupe de théâtre noire de Paris,  « Les Griots ». Quelle femme extraordinaire n’est-ce pas? 
 
Ils formaient à eux deux un couple militant emblématique. 
 
Source : – Africultures.com
             – Sur la Première Génération du MPLA : 1948-1960
             – « Mário Pinto de Andrade considerado um pilar da independência »
 
 

Se souvenir de ce que l’activiste panafricaniste Walter Rodney a fait pour les Noirs.

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Walter RodneyWalter Anthony Rodney était un intellectuel, un enseignant et un activiste pendant les années 1960 et 1970. Sa vie et son travail ont une importance majeure pour ceux d’entre nous qui se soucient de la justice sociale et de la libération des Noirs aujourd’hui. Rodney incarnait les dimensions transnationales de la lutte noire et brandissait une critique acerbe de la suprématie blanche. Ses recherches sur les liens entre le colonialisme, l’esclavage et le capitalisme ont éclairé des générations de personnes qui se sont engagées à comprendre l’inégalité et à la combattre. Son analyse de classe tranchante de la société l’a contraint à appeler les leaders noirs qui ont participé à l’exploitation et à mobiliser les mouvements racistes des travailleurs. Enfin, son engagement dans des interventions dans les idées et les actions signifiait qu’il mettait sa vie en danger au service d’une population habilitée, avant son assassinat en 1980 en Guyane (son lieu de naissance). A cause de qui il était et de ses contributions, il n’a pas été oublié. Des événements et des symposiums ont eu lieu partout dans le monde, notamment à Atlanta, en Géorgie, aux États-Unis; Dar es Salaam, Tanzanie; Georgetown, Guyana; et Montréal, Canada. Cette année, nous honorons ce qui aurait été son 75e anniversaire.

L’influence de Rodney a traversé le globe. Cet article présente brièvement certains de ses travaux en Jamaïque, en Tanzanie, aux États-Unis et au Guyana. En Jamaïque, il a enseigné à l’Université des Indes occidentales et dans certaines des régions les plus pauvres du pays, notamment les Rastafaris et l’adoption d’une version caribéenne de Black Power. En Tanzanie, il a enseigné au Collège universitaire de Dar es-Salaam en 1967-1968 et de nouveau de 1970 à 1974. La Tanzanie était un foyer de mouvements de libération africains, et Rodney travaillait assidûment avec ceux qui luttaient pour libérer le continent de l’impérialisme.

 

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Aux États-Unis, il a participé à l’Institut du Monde Noir, fondé à Atlanta en 1969 sous la direction de l’historien et théologien Vincent Harding. Les participants à l’IBW se sont décrits comme une «communauté d’érudits noirs, d’artistes, d’enseignants et d’organisateurs» vouée à «une nouvelle compréhension du passé, du présent et de la condition future des peuples d’ascendance africaine.» Au milieu et à la fin des années 1970 Rodney a vécu au Guyana, travaillant sans relâche pour réunir les deux principaux groupes ethniques (personnes d’ascendance africaine et indienne), mobilisant les travailleurs dans un mouvement pour le «pain et la justice». Il a aidé à développer une coalition multiraciale qui, en 1979, s’est transformée en un parti politique, l’Alliance des travailleurs. Rodney serait tué pour ces efforts pour démocratiser le pays et se battre pour la justice économique.

Le biographe politique Rupert Lewis décrit la trajectoire intellectuelle de Rodney comme «antillais, panafricaniste et marxiste». Avec des préoccupations tels que la traite négrière atlantique et la révolution russe, la gamme intellectuelle de Rodney est remarquable. Durant ses premières années, Rodney fut encadré par plusieurs penseurs caribéens importants, dont l’historienne guyanaise Elsa Goveia à l’Université des Indes occidentales à Mona et, plus tard, par Selma James et C. L. R. James dans un groupe d’étude marxiste à Londres.

À l’âge de 24 ans, Rodney a obtenu son doctorat en histoire de l’École des études orientales et africaines de l’Université de Londres sous la direction de Richard Gray, en parlant de l’histoire de la côte de la Haute Guinée. Guinée et Guinée-Bissau) de 1545 à 1800. Son séjour en Tanzanie a finalement consolidé son rôle de panafricaniste. Il a enseigné l’histoire africaine au Collège universitaire de Dar es-Salaam pendant un peu moins d’un an avant de retourner en Jamaïque, mais la Tanzanie n’en avait pas fini avec lui.


Walter Rodney en Jamaïque

Rodney est retourné en Jamaïque en 1968 pour prendre position en tant que conférencier à l’UWI, enseignant l’histoire africaine. Là, il a été attiré par les plus marginalisés de la société et a fait une série de discours qui sont devenus la brochure politique “Groundings with My Brothers”. La fin des années 1960 a été un moment fertile pour le  Black Power dans les Caraïbes. En octobre 1968, le premier ministre Hugh Shearer du Parti travailliste jamaïcain a refusé à Rodney l’entrée en Jamaïque à son retour d’une conférence d’écrivains noirs au Canada. Shearer croyait que Rodney devait être banni parce qu’il représentait une menace pour la sécurité de l’État jamaïcain. L’État avait déjà interdit les écrits des défenseurs de Black Power, tels que Malcolm X et Stokely Carmichael, mais l’expulsion de Rodney avait provoqué des soulèvements de la part des étudiants et des citadins pauvres, près desquels Rodney s’était engagé politiquement. Les «émeutes de Rodney», comme on les appelait, représentaient une explosion de colère contre les conditions économiques désastreuses, le colorisme et l’expression des sentiments nationalistes noirs qui poussaient en Jamaïque. La vision de Rodney de Black Power en Jamaïque prônait une rupture avec l’impérialisme, le pouvoir pour les masses de Noirs (par opposition à une petite élite), et une refonte culturelle de la société. Rodney a suggéré que la Jamaïque n’avait pas de gouvernement noir. Il a souligné que les structures du pouvoir étaient blanches et que les personnes non blanches étaient «noires» – «les centaines de millions de personnes dont les terres sont en Asie et en Afrique, avec quelques autres millions dans les Amériques.» Il est important de noter que sa définition de «noir» incluait les Sud-Asiatiques des Caraïbes dont les ancêtres étaient venus en Amérique comme travail sous contrat. Cette définition flexible de la négritude fondée sur les classes lui a permis de construire avec les peuples indo-caribéens; à bien des égards, cette vision éclairerait la Révolution Black Power qui a eu lieu à Trinidad en 1970.

Révolution africaine en Tanzanie.

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Rodney est retourné en Tanzanie en 1968, prêt à s’engager dans la nouvelle vision pour l’Afrique. En 1960, année de l’Afrique, 16 pays ont accédé à l’indépendance. En 1961, Tanganyika a rejoint l’Afrique indépendante avec Julius Nyere à la barre. La Tanzanie a été formée en 1964, fusionnant Tanganyika et Zanzibar, avec Nyere comme président. La vision de Nyere pour la Tanzanie a été exprimée dans la Déclaration d’Arusha, une vision socialiste africaine pour l’autosuffisance. Rodney a choisi la Tanzanie en raison de son potentiel révolutionnaire à l’époque, la considérant comme un lieu où il pourrait apporter sa contribution et où les mouvements de libération en Afrique, dans les Caraïbes et aux États-Unis se sont rencontrés.

À Dar es-Salaam, Rodney a influencé une génération d’étudiants qui se sont engagés à réfléchir aux défis rencontrés localement et sur le continent en général. Il s’est engagé à décoloniser l’éducation et à écrire l’histoire tanzanienne d’un point de vue tanzanien d’une manière qui tienne compte des conditions locales et des distinctions de classe. Il a travaillé à la création de programmes d’études supérieures en histoire africaine, au développement d’une association d’enseignants en histoire et à l’émergence d’un esprit de débat politique sur le campus et au-delà. Il était un enseignant populaire et a participé à des débats sur le rôle de l’université dans la révolution africaine, le besoin de gouvernance démocratique, et comment recréer une société basée sur les besoins des masses.
À l’âge de 30 ans, en 1972, Rodney publie l’un de ses ouvrages les plus connus, «How Europe Underdeveloped Africa». Ce livre examine l’impact destructeur de l’esclavage et du colonialisme sur le continent et la manière dont ces forces contribuent paradoxalement au développement de l’Europe. En juin 1974, le sixième congrès panafricain s’est tenu en Tanzanie. Rodney n’a pas pu y assister, mais il a fait circuler un document controversé, «Vers le sixième congrès panafricain: Aspects de la lutte internationale de classe en Afrique, dans les Caraïbes et en Amérique», qui a été largement discuté. L’essai a mis en évidence les contradictions entre le nationalisme qui renforçait les frontières coloniales et le panafricanisme. Il a plaidé pour l’importance de représenter les mouvements de libération, pas simplement les chefs d’État. En outre, il a émis une critique cinglante de ceux qui ont conduit les États nouvellement indépendants d’une manière qui reproduisait les divisions et l’exploitation économique du colonialisme et du capitalisme moderne. Il a souligné les contradictions de classe qui affecteraient le congrès – le premier à se tenir en Afrique – si les organisateurs n’étaient pas vigilants dans la lutte contre la sur-représentation des gouvernements des États et si la libération et les mouvements populaires n’étaient pas là pour se représenter.

Rodney et l’Institut du Monde Noir (IBW): Race et Classe 

Plus tard en 1974, Rodney s’est rendu à Atlanta pour soutenir le travail de l’Institut du Monde Noir en tant que conférencier et co-coordinateur de leur symposium de recherche d’été. Le symposium de 1974 comprenait des conférences publiques, un volet de recherche de six semaines sur «La structure sociale et la lutte noire» et une conférence de trois jours pour tracer les orientations futures du Mouvement pour la liberté noire. L’historien Derrick White, auteur du livre “Le défi de la noirceur: l’Institut du monde noir et l’activisme politique dans les années 1970”, a soutenu que l’IBW était un groupe de réflexion activiste qui cherchait à établir un consensus entre les différentes luttes y compris le nationalisme noir, le marxisme et l’intégrationnisme. La Convention nationale des Noirs de 1972 (largement organisée par le Congrès des peuples africains) a attiré plus de 10 000 personnes de tout le pays. Les participants à la convention ont élaboré un «agenda noir» complet. Les militants du mouvement en viendraient à croire que certains politiciens qui ont participé ont trahi ce programme, enflammant un débat idéologique qui a intensifié les fractures dans la lutte noire américaine.

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Walter Rodney avecCheddi Jagan

Comme le démontre White, au cours des années 1970, les débats idéologiques dans le Black Freedom Movement ont souvent porté sur la race versus la classe et le socialisme contre le nationalisme noir. Ces débats idéologiques étaient également internationaux, car ils ont tourmenté le Sixième Congrès panafricain. Pour Rodney, la classe et la race étaient des catégories critiques d’analyse. Pour l’IBW dans ses tentatives d’unité à la lutte aux États-Unis et de soutien à la lutte des Noirs à l’étranger, l’économie politique était un ingrédient nécessaire à leurs analyses. Rodney – qui avait critiqué le leadership néo-colonial noir et compris profondément l’impact de la suprématie blanche et du capitalisme sur les communautés du monde entier – les a soutenus dans leur vision de tracer une nouvelle analyse à travers leur symposium de 1974. White soutient que les discussions et les conférences de Rodney ont aidé l’IBW à «élargir sa compréhension d’une économie politique racialisée».


Walter Rodney rentre à la maison en Guyane 

1974 serait aussi l’année où Rodney est rentré en Guyane. Il s’est vu refuser un emploi à l’Université du Guyana pour des raisons politiques. Il a finalement rejoint la Working Peoples Alliance, une organisation socialiste multiraciale collective. En 1979, le WPA est passé d’une alliance de plusieurs organisations à un parti politique, s’efforçant de fournir une alternative aux deux principaux partis politiques tout en se concentrant sur le travail anti-polarisation et l’éducation politique soutenue. Les organisateurs, y compris des personnalités comme Eusi Kwayana, Rupert Roopnarine et Andaiye, ont contesté les pratiques corrompues du gouvernement du Congrès national du peuple et sa politique d’intimidation tout en essayant de modeler leur vision pour la société guyanaise. Rodney a aidé à mobiliser un mouvement populaire multiracial qui a défié le gouvernement de Forbes Burnham et s’est battu pour «le pain et la justice». Ce mouvement était particulièrement important parce que les élections frauduleuses avaient permis à la PNC de maintenir le pouvoir pendant des décennies.

Les militants de l’opposition ont souvent été arrêtés et certains ont même été enlevés ou assassinés. Ils se sont battus pour le “pain” en raison de la pénurie de produits alimentaires de base et des circonstances économiques difficiles qui ont frappé les Guyanais. Peut-être le plus important, la WPA et ses alliés ont lancé un défi à la politique ethnique polarisée qui a tourmenté le pays et a abouti à des émeutes raciales entre les populations d’ascendance africaine et sud-asiatique pendant les années 1960. Rodney a joué un rôle crucial dans la lutte politique au Guyana, attirant un large public des deux groupes ethniques et s’adressant à un large éventail de personnes, notamment les travailleurs de la bauxite, les travailleurs du sucre, les étudiants, les fonctionnaires et les pauvres. Il a su inspirer ceux qui se sentaient désenchantés. Pendant ces moments, souvent sous la contrainte, Rodney a mené la recherche et a écrit son travail qui serait publié à titre posthume, “Une Histoire des Travailleurs Guyanais, 1885-1905”. Une histoire sociale de la Guyane britannique, le livre explore l’économie politique du pays, le rôle et les luttes des travailleurs dans le développement national, les contraintes auxquelles ils sont confrontés, et comment ils ont contesté les systèmes conçus pour les contrôler.

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Pas seulement un leader

Bien que charismatique, Rodney a rejeté le concept du leader charismatique unique. Il était profondément et résolument engagé dans un leadership démocratique et centré sur le groupe. Dans un de ses discours sur le travail de la Working Peoples Alliance, il a déclaré: «Nous avons évité de nous concentrer sur une seule direction. C’est-à-dire qu’une personnalité, considérée comme le chef de file, devient le centre d’attention et, à n’en pas douter, devient le chef de file dans le style bien connu dans certains pays du tiers monde. Nous rejetons cela. Et nous pensons que, par principe, cela ne représente pas vraiment le plein développement des personnes dans n’importe quelle société. ” Dans un autre commentaire, il a maintenu ses idéaux: «Nous ne voyons vraiment pas la nécessité de suggérer au peuple guyanais qu’un seul individu, ou même une poignée de personnes, tiennent le destin du pays entre leurs mains.» Il a vécu dans le «nous “plutôt que le” je “et croyait que tout le monde pouvait contribuer à construire des sociétés plus justes.

Pouvoir populaire 

Dans un discours intitulé «Nous allons de l’avant», Rodney a noté que «la révolution est faite par des gens ordinaires, et non par des anges, mais elle est faite par des gens de tous les niveaux de la vie. -la rue. Il a écouté attentivement et a appris des communautés qu’il a engagées, souvent les personnes que l’État considérait comme des personnes qui se livraient au vol ou qui étaient importantes seulement à cause de leur travail. Leurs luttes et leurs compréhensions du monde ont joué un rôle dans son développement intellectuel et politique. Ils ont également fait de lui un croyant convaincu que les gens ordinaires pourraient fondamentalement changer leurs sociétés.

Affronter la peur

Finalement, Rodney nous a rappelé à tous de constamment affronter la peur. Dans “The Struggle Goes On”, Rodney a soutenu “il faut être prêt à prendre position contre le mal et l’injustice dans la société. … Pendant trop longtemps notre nature a été vaincue par la peur; une peur justifiée. C’est vrai qu’il y a une peur de perdre des emplois. … La peur que vos enfants pourraient être victimisés et ainsi de suite. Mais il doit y avoir un point où les gens se rendent compte que même cette peur doit être surmontée. Il doit être surmonté par une nouvelle résolution parce qu’à long terme, ce n’est pas simplement que vous et moi nous battons dans des batailles individuelles. Le sens dans lequel nous pouvons nous battre dans une bataille collective est beaucoup plus important. »Il est clair qu’il est capable de parler de la peur des gens de contester le gouvernement et de s’attaquer aux problèmes omniprésents de la société. Il affronterait ses craintes à plusieurs reprises, surtout plus tard dans la vie, parce que la Working Peoples Alliance était une cible gouvernementale, et Burnham à l’époque avait ouvertement menacé la vie de Rodney. Le travail de Rodney avec le WPA mènerait finalement à son assassinat.

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Sur la mort de Rodney

Dans la soirée du 13 juin 1980, Walter Rodney était assis dans une voiture en stationnement avec son frère, Donald Rodney. Un talkie-walkie a explosé sur ses genoux et tragiquement mis fin à sa vie. Son frère a survécu, subissant des blessures mineures. L’appareil avait été construit et remis à Rodney par Gregory Smith, un expert en électronique et sergent de marine dans la Force de défense du Guyana que Rodney croyait être un allié. Peu de temps après la mort de Rodney, Smith, sa petite amie et leurs enfants, ont été sortis du pays dans un avion de l’armée.

En 2014, le gouvernement du Guyana a lancé une commission d’enquête sur la mort de Walter Rodney, 34 ans plus tard. Alors que la commission devint assez controversée, en 2016, elle compléta son rapport, concluant ce que beaucoup savaient déjà: l’assassinat de Rodney fut exécuté avec «le plein soutien, la participation et l’encouragement» de l’État, de la police et de l’armée guyanaises. Le rapport conclut: “Il n’aurait pu être tué que dans ce que nous considérons être un assassinat organisé par l’État, avec la connaissance du Premier ministre Burnham au Guyana de cette période”.

Son meurtre a laissé Patricia Rodney – sa femme depuis 15 ans qui avait lutté aux côtés de lui à travers le monde – une mère célibataire de trois enfants – Shaka, Kanini et Asha. Dans son témoignage devant la commission, elle a expliqué que sa famille avait subi tant de surveillance et de harcèlement qu’elle a dû rester avec sa famille, ses amis et dans des maisons sûres pour se protéger. Elle a témoigné que son mari s’était engagé à renforcer la solidarité entre les habitants du Guyana et a estimé qu’ils ne devraient pas céder à la peur et à l’intimidation. Cet engagement profond lui avait coûté la vie.


Walter Rodney: un intellectuel révolutionnaire

“Je pensais que le fait d’être un intellectuel révolutionnaire pourrait être un objectif auquel on pourrait aspirer, car il n’y avait sûrement pas de raison de rester dans le monde académique … et en même temps de ne pas être révolutionnaire.” Walter Rodney

Rodney passa sa vie à examiner le système capitaliste international et la formation des classes; en soulignant les façons dont la suprématie blanche a fonctionné; reconnaissant les défis auxquels les sociétés nouvellement indépendantes ont été confrontées et les luttes pour la souveraineté; la confrontation à la subordination collective dans laquelle les Noirs se sont retrouvés à l’échelle mondiale et la réalité des visages noirs et bruns qui menaient des régimes qui militaient directement contre les intérêts de leur peuple; et affirmer l’importance de la race et de la classe comme catégories d’analyse et, surtout, comme bases de l’organisation.

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À l’heure actuelle, aux États-Unis, les médias dominants mettent souvent les problèmes de classe en opposition avec les questions de race en matière de politique. Des gens comme Walter Rodney nous rappellent que la race et la classe sont fondamentalement interconnectées. Sa vie et son travail nous rappellent que nous devons prêter attention à une Afrique continentale vivante et changeante, reconnaître les interconnexions à travers la diaspora, que nous devons affronter nos peurs et participer collectivement aux luttes pour la justice.

Vous voulez en savoir plus? Si vous voulez en savoir plus, lisez quelques-uns de ses travaux, notamment «How Europe Underdeveloped Africa» ou «History of Guyanese Working People, 1881-1905». La Walter Rodney Foundation, fondée par sa famille en 2006 et basée à Atlanta, Géorgie, organise des événements en son honneur et organise une série de projets d’héritage. Sa famille a également fait don de ses papiers aux Archives et à la collection spéciale de la bibliothèque Robert W. Woodruff du Centre universitaire d’Atlanta. Cette vaste collection de ses écrits comprend également quelques bandes sonores de ses discours. Une biographie classique est la «Pensée intellectuelle et politique de Walter Rodney» de Rupert Lewis, et il y a quelques années, Clairmont Chung a édité un volume d’interviews intitulé «Walter A. Rodney: une promesse de révolution.

Nicole Burrowes est professeure adjointe au Département d’études sur la diaspora africaine et africaine de l’Université du Texas à Austin.

traduit par la Team Elimu

Qui est Mutulu Shakur, le beau-père révolutionnaire de Tupac ?

Il est celui qui ouvre le trailer du Biopic tant attendu sur la vie de Tupac par ces conseils prodigués au rappeur : “Tu dois vivre pour quelque chose, et tu dois être prêt à mourir pour quelque chose”. Il est celui qui a joué une influence cruciale sur ce qu’est devenu Tupac Amaru en tant qu’homme et artiste. Portrait de Mutulu Shakur, militant engagé dans la lutte afro-américaine, un temps dans les personnalités les plus recherchées par le FBI et détenu en prison depuis plus de 30 ans pour meurtre. 

Un engagement politique fort

image mulutu shakur avec mopreme et tupac
Mutulu avec Tupac et Mopreme dans ses bras

Mutulu Shakur nait à Baltimore en 1950, mais grandit à New York. Très vite, il se tourne vers une lutte pour les droits afro-américains. L’homme est un fervent partisan de Malcolm X, qu’il rejoint dans ses idées et qui s’avère être une figure marquante dans sa construction politique. Dans les années 1970, il se rapproche des Blacks Panthers, dont fait partie la mère de Tupac, et avec qui une relation amoureuse s’installe. Avec Geronimo Pratt, il fonde le mouvement “Republic of New Africa” qui veut unifier 5 États (South Carolina, Géorgie, Mississippi, Alabama et Louisiane) pour construire une nouvelle nation noire indépendante des États-Unis. Cet engagement fort va marquer le jeune 2pac puisque celui-ci assistait à tous les meetings de son beau-père, et y prenait même un plaisir certain.

Un médecin reconnu

En parallèle de cette lutte très politisé, Mutulu œuvre aussi pour sa communauté dans son travail quotidien. Reconnu par l’état en tant qu’acupuncteur, il exerce ce métier toujours dans une logique sociale. Il met en place un programme d’aide aux toxicomanes via l’acupuncture. Un statut qui lui permettra même de donner quelques conférences à travers le monde, notamment jusqu’en Chine. Le FBI, qui le suit déjà, considère que ce n’est qu’une couverture pour dissimuler ses activités révolutionnaire illégales.

Le braquage de 1981, cavale et arrestation

À une époque où la lutte raciale se durcit, Mutulu et la black Liberation Army (branche des Black Panthers) s’engagent dans une révolution armée. C’est dans ce sens et pour financer leur mouvement qu’ils s’aventurent dans le braquage d’un fourgon Brink’s (rien ne prouve que Shakur ait participé lui-même à l’action). Un vol qui va mal tourner puisqu’une fusillade éclate (dont les faits exactes sont controversés) et tue un agent de la Brink’s et en blesse un autre. Dans leur fuite, deux policiers sont aussi abattus.
Shakur, dont l’implication est évidente pour le FBI, se retrouve alors en cavale. L’État en fait un des 10 fugitifs les plus recherchés des USA et donc un ennemi pour la nation. Personne, ni même son fils, ne sait où il se trouve. Ce n’est que quatre ans plus tard qu’il est retrouvé et arrêté en Californie. Dans un procès très médiatisé dans tout le pays, Il est reconnu coupable de vols, meurtre et aide à l’évasion d’une prison (libérant sa soeur Assata Shakur) et prend une peine conséquente qui devait le rendre libérable en 2016.

 

 

Son activisme en prisonimage mutulu shakur petition                             et le “Thug Code”

Bloqué en prison, son activisme ne s’arrête pas pour autant, lui qui se voit comme un prisonnier politique. Pour obtenir sa libération il a lancé une pétition qu’il a communiqué à Barack Obama lui-même, sans succès. Ceux qui l’ont croisé entre ses murs ont tous affirmé avoir changé en tant qu’homme et dans leur affirmation de leur identité. Malgré un éloignement certain, Tupac considérait son beau-père comme un mentor et une inspiration, c’est d’ailleurs avec lui qu’il a crée le fameux Thug Code en 1992, une sorte de mode d’emploi pour les gangsters : “Je lui ai dit qu’on devait définir ce qu’était la Thug Life” que clamait Makaveli à tue-tête. 26 conseils pour savoir ce qu’est un bon “Thug”. Une philosophie prônant la protection des enfants et la non-violence envers les personnes non impliquées dans la Thug Life.

 

Les 26 règles du Thug Code :

  1. Chaque nouveau dans ce game doit savoir que : a) Il deviendra riche. b) Il ira en prison. c) Il mourra.
  2. Aux leaders des crews: vous êtes responsable des payements à vos membres; votre parole doit être un engagement.
  3. La balance d’un crew est la balance de tous les crews. Les balances sont comme une maladie, tôt ou tard tout le monde l’attrapera; et ils doivent mourir.
  4. Le leader d’un crew doit sélectionner un diplomate et doit trouver des façons de régler des conflits. Dans l’unité, il y a de la force!
  5. Le Car jacking dans nos quartiers est contraire au code.
  6. Vendre de la drogue aux enfants est contraire au code.
  7. Faire vendre de la drogue par des enfants est contraire au code.
  8. Pas de vente de drogue dans les écoles.
  9. Depuis que la balance Nicky Barnes a ouvert sa bouche, le fait de balancer a été accepté par certains. Pas par nous.
  10. Les balances doivent se casser.
  11. Les flics ne dirigent rien, nous oui. Contrôlez le quartier, et rendez le sûr.
  12. Pas de vente de drogues à nos sœurs enceintes. C’est un meurtre de bébé, un génocide!
  13. Connais ta cible, qui est ton véritable ennemi.
  14. Les civils ne sont pas une cible et doivent être épargnés.
  15. Faire du mal aux enfants ne sera pas pardonné.
  16. Il ne faut pas attaquer la maison de quelqu’un lorsque sa famille est là.
  17. La brutalité et le viol insensé doivent cesser.
  18. Nous devons respecter nos personnes âgés.
  19. Respectons nos sœurs. Respectons nos Frères.
  20. Nos sœurs doivent être respectées si elles se respectent elles même.
  21. Les conflits militaires au sujet du territoire dans la communauté doivent être réglés professionnellement, pas dans la rue.
  22. Pas de fusillades pendant une fête.
  23. Les concerts et les fêtes sont des territoires neutres; pas de fusillades!
  24. Connais le Code; c’est pour tout le monde.
  25. Sois un vrai gangsta. Respecte le Code de la Thug Life.
  26. Protèges toi à chaque instant…

Lors de cet interview réalisée en prison, Mutulu soulignait l’importance de son passé de militant sur la philosophie du rappeur “c’est important que les gens comprennent l’importance de l’héritage politique de 2pac dans son histoire”. Il a d’ailleurs sorti un album en hommage à 2pac en 2006 “Dare 2 struggle” dans lequel le côté militant de Tupac est très mis en avant. Un projet réunissant des membres des fidèles Outlaws, dont fait partie Mopreme Shakur, fils de Mutulu et demi-frère de Tupac.

Tupac a toujours eu un discours très politisé à travers ses textes, œuvrant au maximum pour le bien de sa communauté. À son assassinat en 1996, on le sentait capable de faire encore plus et de reprendre l’héritage laissé par son beau-père, cette fois-ci par une voie plus légitime. Ses soutiens étaient nombreux, ses projets pour la communauté afro-américaine infinis et sa popularité au plus haut. Malheureusement le destin en aura décidé autrement…

“And still I see no changes
Can’t a brother get a little peace ?”

 

source: hiphopcorner.fr

 

Une église Noire brûlée par des partisans de trump tandis que les milices se mobilisent pour le jour d’élection


Une église à Greenville, dans le Mississippi, a été incendiée mardi soir et «Votez Trump» a été trouvé le long du côté de celle-ci. En référence au candidat présidentiel républicain Donald Trump.

Lors d’une conférence de presse capturée par un journaliste du Delta Daily News, le maire Errick Simmons a révélé que les responsables se sont présentés à l’église baptisée Hopewell Missionary Baptist à 9h16 le 1 er novembre. Simmons a déclaré que les autorités locales, étatiques et fédérales enquêtaient sur les faits qu’il a qualifié de crime “de haine et de lâcheté“.
Cet acte est une agression directe sur le droit des gens à pratiquer leur culte librement“, at-il dit. “Cette question est étudiée avec toute la vitesse délibérée et nous ne nous reposerons pas jusqu’à ce que le coupable soit trouvé et pleinement poursuivi.
Simmons a ajouté plus tard qu’il a vu l’incident comme une «attaque sur l’église noire, la communauté noire.

Le chef des pompiers Ruben Brown a déclaré que l’origine et la cause de l’incendie sont actuellement à l’étude. Alors que certains échantillons ont été récupérés de la scène hier soir, il a noté “une enquête plus approfondie” se produira plus tard.

Quant aux suspects, le chef de police Delando Wilson a déclaré qu’aucun n’a encore été trouvé, mais ils parlent avec un suspect. Il n’existe aucune image de sécurité connue des vandales potentiels.

Interrogé sur sa réponse aux citoyens préoccupés par la division raciale de la ville, Simmons a déclaré montrer l’admiration réciproque est la solution à la haine.
Nous devons montrer de l’amour, du respect et de la dignité les uns envers aux autres.
Pourtant, il a noté que les autorités locales ont découvert le mot «n–» écrit sur une rampe de bateau en septembre. Les employés de la ville peignirent plus tard l’épithète.

Mais la couverture de nouvelles nationales de Hopewell hier a entraîné un certain bien. Le 2 novembre, un compte GoFundMe a été créé pour aider la reconstruction de l’église, quelque chose que le pasteur Carolyn Hudson a dit aux journalistes sur le fait que sa congrégation de 200 personnes prévoyait de faire.

En quatre heures, il a plus que doublé son objectif de 10 000 $, ce qui a permis de recueillir plus de 21 000 $.

Cependant, après la fin de l’élection présidentielle la semaine prochaine, d’autres actes de terrorisme pourraient se produire.

Selon Raw Story, les forces de sécurité “Three Percenter” [Groupe paramilitaire hostile au gouvernement ndlr] de la Géorgie se mobiliseront si Hillary Clinton gagne les élections le 8 novembre. La milice a déclaré que si des conflits civils éclatent, ils auront leurs armes avec eux dans les jours qui suivront les élections.

C’est la dernière chance de sauver l’Amérique de la ruine“, a déclaré Chris Hill, chef de la branche TPSF de Géorgie. “Nous avons accumulé pour cela, tout comme les Marines. Nous allons vraiment nous entraîner plus fort et essayer d’augmenter nos capacités opérationnelles dans le cas où le jour que nous espérions ne viendrait jamais“.

source: AtlantaBlackStar.com

Traduit par la Team OJAL

Colin Kaepernick vient d’inaugurer un camp de jeunes inspirés des Black Panthers

L’athlète prévoit d’étendre le programme aux villes à travers le pays.

 
 
 
Colin Kaepernick a ramené ses protestations contre les brutalités policières parmi la population.
 
Au cours de la semaine dernière, le quarterback des San Francisco 49ers a accueilli samedi un camp de jeunes gratuit à Oakland appelé Know Your Rights. Le programme vise à faire réfléchir les enfants sur diverses questions importantes, y compris l’enseignement supérieur, l’autonomie et l’interaction avec les forces de l’ordre. Des centaines d’enfants noirs et latinos de la région de la Baie ont assisté, selon le New York Daily News.
 
«Nous sommes ici aujourd’hui pour nous battre et vous donner toutes les leçons pour lutter contre les systèmes oppressifs auxquels notre peuple est confronté quotidiennement. Nous sommes ici pour vous donner des outils pour vous aider à réussir », a t-il déclaré aux participants, selon le Daily News. «Nous allons vous donner des connaissances sur l’histoire du maintien de l’ordre, les systèmes de police en Amérique, et nous allons aussi vous enseigner des moyens de vous assurer de toujours rentrer chez vous en toute sécurité.»
 
Le personnel du camp, composé de Kaepernick et d’un petit groupe de bénévoles, a également souligné 10 droits fondamentaux dont chacun devrait être informé, y compris le droit d’être libre, sain, sûr et instruit. La journée a été construite autour de ces droits, inspirés par le plan en 10 points créé par le Black Panthers Party qui ont célébré leur cinquantième anniversaire en octobre. L’ancienne membre du parti Ericka Huggins a également assisté à ce partage de connaissances.
 
“C’est excitant pour moi parce que je vois beaucoup d’espoir, je vois beaucoup d’avenir à travers eux”, a déclaré Kaepernick The Undefeated. «Et si vous analysez la plupart des mouvements dans le passé, ils ont commencé par construire dans la jeunesse. Et c’est vraiment là où le changement est créé, c’est quand les jeunes grandissent et se construisent dans cette culture du “Je sais ce que cela signifie, je sais pourquoi cela se produit et je sais aussi comment contribuer à créer le changement maintenant.”»
 
 
 
 
 
Il a également partagé son histoire avec les enfants et sur la façon dont il a récemment retracé ses racines au Ghana et au Nigeria. L’athlète a dit aux enfants que, eux aussi, ils pouvaient tracer leur ascendance gratuitement.
 
Le quartback déclaré au Daily News qu’il avait l’intention d’étendre le camp Know Your Rights à des villes situées en dehors de la région de la Baie.
 
«Ce que nous avons fait aujourd’hui à Oakland, nous voulons faire partout dans le pays, dans les villes de tout le pays, en réunissant des dirigeants locaux, des militants locaux et des jeunes locaux, et non seulement en leur donnant les compétences et les leçons dont ils ont besoin , Mais nous voulons leur montrer combien nous les aimons et les apprécions.»
 
 
 
 
 
Source : HuffingtonPost.com
Traduit par la Team OJAL
 

5 exemples de nations noires que le gouvernement américain a tenté de déstabiliser

Ghana

 

Kwame Nkrumah a aidé le Ghana a obtenir son indépendance de ses colonisateurs britanniques en 1957. Nkrumah est devenu le premier Premier ministre du pays (1957) et le premier président (1960). En tant que panafricaniste, Nkrumah était désireux d’unir l’Afrique, et plus précisément, aider le Ghana devenir complètement indépendant du système de commerce colonial en réduisant sa dépendance à l’égard des capitaux étrangers, la technologie et les biens matériels.

 

En Février 1966 à peine cinq ans après sa présidence, Nkrumah a été renversé par un coup d’Etat dirigé par l’officier de l’armée dissidente Emmanuel Kwasi Kotoka et le Conseil national de libération. Nkrumah pensait que la CIA avait soutenu le coup d’Etat mais avait peu de preuves pour appuyer ses soupçons.

 

 
Selon seeingblack.com, les documents publiés en Novembre 1999, préparé par le Bureau du Département d’Etat de l’historien et écrit par un membre du personnel du Conseil de sécurité nationale et des officiers anonymes de la CIA ont révélé l’implication de la CIA lors de l’administration du président Lyndon B. Johnson.
 

 

Les documents ont mis en évidence que la CIA avait connaissance du complot au moins un an avant. Menant le coup d’Etat, William P. Mahoney, l’ambassadeur des Etats-Unis au Ghana qui a servi comme espion pour la CIA, a recommandé que certaines politiques soient mises en place pour affaiblir la confiance de Nkrumah au pouvoir du pays. En outre, la demande de Nkrumah d’aides a été refusée et ses craintes d’un assassinat imminent ont été encouragés par Mahoney.
Après le coup d’Etat, un ancien analyste de la CIA et assistant spécial pour les affaires de sécurité nationale, a écrit une lettre de félicitations au Président Johnson le 12 Mars, 1966:

 

“Le coup d’Etat au Ghana est un autre exemple d’une manne fortuite. Nkrumah faisait plus que de porter atteinte à nos intérêts que tout autre noir africain. En réaction à ses penchants fortement pro-communistes, le nouveau régime militaire est presque pathétiquement pro-occidental. “

 

 

Moins de 20 ans plus tard, on a cru que la CIA a été impliqué dans un coup d’Etat manqué contre le gouvernement militaire du lieutenant Jerry Rawlings par le dissident Godfrey Osei.

 

 
 
 

Jamaïque

 

 

Dans le cadre des préparatifs pour les élections de 1980, la Jamaïque a été impliquée pendant quatre ans dans des effusions de sang. Le premier ministre en place Michael Manley a dirigé le People national party des «progressistes», (PNP), tandis que Edward Seaga a dirigé le «réactionnaire» Jamaican labour party (JLP). Manley avait ouvertement critiqué la politique étrangère américaine et a commencé à construire une relation avec l’ennemi des Américains, le dirigeant cubain Fidel Castro. Compte tenu de la guerre froide, les États-Unis contre l’URSS, la CIA ne voulait pas que la Jamaïque devienne alliée avec les communistes.
Selon le livre de Gary Webb, “The Dark Alliance”, Norman Descoteaux, le chef de station de la CIA en Jamaïque a commencé un programme de déstabilisation du gouvernement Manley dans les fin des années 70. Une partie de ce plan comprenait des assassinats, de l’argent pour le Parti travailliste jamaïcain, troubles du travail, la corruption et l’expédition d’armes à des adversaires de Manley, comme Lester “Jim Brown” Coke. Coke était un mercenaire politique et garde du corps de Seaga.
Selon un article de 2010 sur newsone.com, l’ancien agent de la CIA, Philip Agee, a déclaré que la “CIA utilisait le JLP comme instrument dans la campagne contre le gouvernement Michael Manley. Je dirais que la plupart des violences ont été en provenance du JLP , et derrière eux c’était de la CIA avec qui ils obtenaient des armes et de l’argent. “

 

Il y aurait aussi une tentative d’assassinat sur la vie du légendaire chanteur Bob Marley financé par la CIA. L’auteur Timothy White spécule, dans sa biographie de Marley, “Catch A Fire” que Jim Brown faisait partie d’une équipe d’hommes armés dirigés par le mercenaire du JLP Carl “Byah” Mitchell qui a tenté d’assassiner Marley. 

 

République Démocratique du Congo

 
 
En 1960, Patrice Lumumba a été élu le premier Premier ministre de la République démocratique du Congo nouvellement indépendant. Considéré comme le pays le plus riche en Afrique basée sur la masse des terres et des ressources naturelles, l’ancien colonisateur du Congo n’était pas prêt à abandonner totalement le contrôle de son territoire prisé.
La Belgique était désireuse de jeter son soutien derrière la province du Katanga dans le sud-est, qui a déclaré son indépendance en tant qu’Etat du Katanga sous la direction de Moïse Tshombe. La Belgique a fourni au parti CONAKAT menée par Tshombe plus de 6.000 troupes belges. Plusieurs conflits ethniques et les tensions politiques ont surgi. Lumumba, préoccupé par l’unification du Congo, appela l’Union soviétique pour un soutien militaire.
 
La décision de Lumumba à accepter l’aide soviétique a mis en colère l’administration du président américain Dwight Eisenhower, qui aurait ordonné son assassinat. Les politiques panafricanistes de Lumumba pour libérer complètement son pays des mains des pays étrangers lui fait devenir une menace non seulement pour les États-Unis, mais aux anciens colonisateurs Belgique et la Grande-Bretagne.
 
Selon wsws.org, le “Procès-verbal d’Août 1960 de la réunion du Conseil de sécurité nationale confirment que Eisenhower a demandé au chef de la CIA Allen Dulles d'”éliminer’ Lumumba.”
Un rapport de Wsws.org qu’une série documentaire de la BBC Storyville, “Mobutu “, a révélé nous montre comment les puissances occidentales mettent Joseph Mobutu Sese Seko au pouvoir après la mort de Lumumba, et l’ont maintenu là pendant 32 ans alors qu’il a systématiquement pillé le pays. Mobutu est devenu principal allié de l’Occident en Afrique en guerre froide et le Congo a formé le relais pour les opérations de la CIA contre les régimes africains que les Soviétique soutenenaient “.
 

Angola

 

 

L’Angola a obtenu son indépendance du Portugal en Novembre 1975, mais la lutte était loin d’être terminée. Après la guerre de l’indépendance angolaise (1961-1974) qui a précédé l’indépendance du pays, une guerre civile entre deux anciens partis de mouvement de libération a commencé.
L’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (UNITA), dirigée par Jonas Savimbi, et le Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola (MPLA), dirigé par Agostinho Neto, ont combattu pendant la guerre d’indépendance et ont poursuivi leur lutte pour le pouvoir.
À partir de 1975, la CIA aurait participé à la guerre civile angolaise par l’embauche et la formation américaine, britannique, français d’ entrepreneurs militaires privés portugais. Egalement la formation de l’armée de l’UNITA basée en Afrique du Sud, pour lutter contre le MPLA soutenu par les Cubains.

 

Un an plus tard, l’amendement Clark interdit l’assistance des Etats-Unis à l’UNITA, cependant, selon l’auteur Joel Bainerman dans“Inside the Covert Operations of the CIA & Israel’s Mossad”  le soutien continu de différentes manières.

“Sam Bameih, un homme d’affaires américain d’origine arabe, a déclaré à des commissions d’enquête du Congrès qu’il a été demandé par le gouvernement saoudien en 1983 pour aider à rassembler plus de 50 millions $ à l’UNITA dans le cadre de l’AWACS (Airborne Warning And Control System) traité. Il a affirmé que William Casey (directeur de la CIA) a personnellement sollicité l’aide. En mai 1986, African Report a noté que, depuis 1982, le gouvernement U.S avait fourni l’UNITA avec des armes par des intermédiaires “.

Savimbi a été publiquement loué par le président Ronald Reagan, qui l’a invité à la Maison Blanche. Après la réunion, Reagan a parlé de l’UNITA et a déclarer que ils venaient de gagner “une victoire qui électrise le monde.” Savimbi a également rencontré le successeur de Reagan, George H. W. Bush, qui lui a promis “toute l’assistance appropriée et efficace», selon un article du New York Times 1989.
La guerre civile a pris fin en 2002 après que Savimbi ait été tué. L’Angola reste profondément divisé politiquement entre les partisans du MPLA et de l’UNITA. 

 

 

Grenade

 
 
La Grenade a gagné son indépendance de la Grande-Bretagne en 1974. Cinq ans plus tard, Maurice Bishop est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat à un moment où le pays était confronté à de graves problèmes économiques. Bishop se tourna vers Cuba pour améliorer la situation sur la petite île. La relationcausa bientôt un problème avec l’administration américaine dirigée par le président Ronald Reagan, qui croyait que Grenade devenait trop proche de Cuba et de l’Union soviétique.
L’administration américaine est devenue de plus en plus préoccupée par les intentions de Bishop, après avoir appris des plans pour l’île de construire une piste d’atterrissage. Bishop favorisa Cuba a l’aider dans le projet visant à accroître le tourisme sur l’île; Reagan croyait que le plan pour Cuba de était d’être utilisé comme plaque tournante pour soutenir les activités communistes en Amérique centrale et du Sud.
 
Bishop serait plus tard tué dans un coup d’Etat avec au moins 100 autres personnes à la prison du Mont-Royal. L’événement, connu sous le nom Massacre à Mont-Royal, aurait causé l’Organisation des États des Caraïbes orientales ainsi que la Barbade et de la Jamaïque de faire appel à l’administration américaine pour de l’aide.
L’auteur William Blum dans Killing Hope: US Military and CIA Intervention Since World War II” appela ce moyen l’un des “mensonges les plus graves concernant une invasion.”

 

Reagan utilisera ce moyen et une mission de sauvetage des citoyens américains pour envahir la Grenade.

 

Une force de déploiement rapide de l’armée américaine (1er, 2e Bataillons de Rangers et 82nd Airborne Division Parachutistes), les Marines américains, Delta Force US Army, US Navy SEALs et d’autres forces combinées comprenait les 7.600 troupes des États-Unis, de la Jamaïque, et les membres du système régional de sécurité vainquirent la résistance grenadien.

 

Source : AtlantaBlackStar.com

Traduit par la Team OJAL 

 
 
 

12 points de la philosophie économique de l’Honorable Elijah Muhammad

Elijah Muhammad ne croyait pas que les Etats-Unis pourraient fournir suffisamment aux Afro-Américains:

“Nous ne croyons que l’Amérique ne sera jamais en mesure de fournir suffisamment d’emplois pour ses propres millions de chômeurs en plus des emplois pour les 20.000.000 personnes noires (Muhammad 1965,p. 164).”

En conséquence, il a développé un programme qui consistait en douze points et un plan économique de trois ans. Ce qui suit est le programme en douze points d’Elijah Muhammad dans lequel il présente sa stratégie concrète pour la séparation et la prospérité économique.


1. Séparez-vous du “Maître-esclavagiste“. 

2. Mettez vos ressources, l’éducation et vos qualifications en commun pour l’indépendance. 

3. Ne vous forcez pas à aller dans des lieux où vous n’êtes pas souhaités. 

4. Faites de votre environnement un endroit décent pour vivre. 

5. Débarrassez-vous de l’envie du vin, de boire et apprenez à vous aimer vous même et les votres avant d’aimer les autres. 

6. Unissez-vous et créer un avenir pour vous-même. 

7. Créez vos propres maisons, écoles, hôpitaux et usines. 

8. Ne cherchez pas à mélanger votre sang par l’intégration raciale. 

9. Cessez d’acheter des voitures de luxe, de beaux habits et des chaussures avant d’être capable de vivre dans une belle maison. 

10. Dépensez de l’argent entre vous. 

11. Construisez un système économique entre vous. 

12. Protégez vos femmes. 


Traduction #TeamOjal

6 raisons pour lesquelles il est erroné de qualifier un Noir de raciste

1° La classification raciale fut crée en l’Europe:



Les Européens ont inventé le concept de race

Jusqu’au 17ème siècle, la classification raciale était impensable. En fait, les Africains étaient perçus de manière positive comme étant d’excellents agriculteurs et de robustes ouvriers. Il n’y avait pas ce sentiment esclavagiste qui commença à balayer le monde occidental alors que les profiteurs d’esclaves et la classe dirigeante prenaient des mesures drastiques pour prouver que les Africains étaient inférieurs.

Pour justifier la déshumanisation des Africains, pour maintenir la rentable entreprise de l’esclavage, une approche à deux volets fut mise en œuvre avec la validation de l’église et la science.

Avec la bénédiction de l’église, les populations africaines, largement non-chrétiennes, furent étiquetés comme païennes ayant besoin de Salut. La communauté scientifique créa, dans une hiérarchie sociale, les classifications raciales telles que Caucasiens, Asiatiques et Africains, respectivement.

Carolus Linnaeus, inventeur de la taxonomie zoologique, fut le premier «expert» à attribuer des phénotypes à chaque race. Les caractéristiques de la personnalité blanches furent décrite comme vives, aventureuses et actives. A l’inverse, les traits de la personnalité noirs furent dépeint comme “rusé, paresseux et négligents.”

Donc, à moins que quelqu’un n’arrive avec la preuve que la classification raciale utilisée pour opprimer une grande partie de la population mondiale était une création noire, traiter les Noirs racistes ne signifie absolument rien.




2° Dans de nombreuses sociétés occidentales, Le peuple noir est au dernier rang:



Les hiérarchies sociales sont déterminées par la race dans la constructions de la suprématie blanche

Pour maintenir l’ordre dans une société, un consensus massif sur le statu quo est impératif. En fournissant une norme de ce qui est acceptable par rapport à ce qui est inacceptable, on nous apprend ce qui rend un citoyen apprécié et une autre marginalisés.

La meilleure façon de fixer de telles normes est d’utiliser une référence visuelle: la race. Grâce à la marginalisation et l’exploitation des Noirs, tout en offrant des privilèges sociaux aux blancs, la société nous pousse à croire que le noir est mauvais et de classe inférieure, tandis que le blanc est bon et de classe supérieure.

Beaucoup posent souvent l’argument que la classe sociale est une question d’économie et qu’elle n’a rien à voir avec la race. Si cela est vrai, pourquoi autant de Noirs s’assimilent résolument à un comportement socialement acceptable défini par leurs homologues blancs?

Un noire avec une éducation occidentale, les cheveux défrisés et un modes d’expression modifié représente clairement une personne acceptant l’idée de ce qui est acceptable (blanc) dans la culture dominante et se conformant à la norme pour obtenir un rang social plus souhaitable.

Donc, tant que les blancs ne porteront pas de tissages crépus pour obtenir un emploi dans une société appartenant à des Noirs et tant les blancs ne sont pas soumis au côté négatif des discriminations, traiter les Noirs de racistes est vide de sens.




3° La majorité des gens riches ne sont pas noirs:



Des disparités croissantes existent entre la race et la classe

Malgré ce que votre télévision peut vous dire, la plupart de Afro-Américains ne se prélassent pas dans demeures opulentes, en feuilletant fièrement des de dollars tout en conduisant une Bugatti en route vers un avion privé.

La disparité de richesse entre les Blancs et les Noirs, en particulier aux États-Unis, a augmenté au cours des 50 dernières années. Actuellement, nous vivons la plus grande fracture raciale et économique de l’histoire américaine, avec des Blancs ayant en moyenne 20 fois plus d’actif net que les Noirs.

L’économie est l’un des fondements essentiels d’une communauté ou d’un groupe culturel. Sans une base financière solide, une communauté a peu d’influence sociale et politique. Les Noirs doivent amasser suffisamment de richesses à travers la pratique de l’économie groupe pour rivaliser avec d’autres groupes. Actuellement, nous n’avons pas largement acceptée la mise en place de cette pratique dans la communauté. Certes, il y a des Noirs riches, mais qui bénéficie de leur richesse? La réponse se trouve dans l’état de notre condition collective.

Donc, tant que les Noirs ne créeront pas de richesse en possédant les entreprises de leur communauté et en impactant l’économie à l’échelle mondiale en tant que vendeurs (et non acheteurs), qualifier les Noirs de racistes ne veut pas dire grand chose.




4° Où est le Jésus noir?:



Le visage d’une des plus grandes religions du monde est un blanc âgé de 538 ans 

Actuellement, la majorité des croyants Noirs souscrivent au dogme chrétien. Puisque l’image du Christ est encore largement acceptée comme celui d’un homme blanc, on peut en déduire que les Noirs du monde entier s’inclinent devant cette image. Malgré les dégâts psychologiques de l’adoration une idole qui ressemble à «l’oppresseur», de nombreux Noirs trouvent du réconfort et de la sécurité en le faisant. C’est également un exemple de la façon dont le syndrome de Stockholm se manifeste. 

Donc, tant que les Noirs ne créeront pas un Dieu à leur image pour que le monde entier ne l’adore, traiter les Noirs de racistes est absolument ridicule.




5° Les manuels scolaires certifiés sont rarement (jamais) publiés par des entreprises noires:



Les maisons d’édition non-noires maintiennent le monopole du matériel éducatif et fixent les normes académiques

De la maternelle à l’université, l’écrasante majorité des manuels sont produits par des sociétés d’édition qui ne sont pas détenues par des Noirs. En fait, trois maisons d’édition dominent l’essentiel du marché de la publication de manuels scolaires: Bordas, Nathan, Hatier [NDLR]. Par conséquent, tous les enfants reçoivent l’information à partir d’un point de vue limité, souvent euro-centrique dès leur plus jeune âge. Alors que Nicolas Dupont [NDLR] apprend les accomplissements des pères fondateurs ses grandes nations, l’estime de soi et la compréhension de l’identité de Mamadou Coulibaly [NDLR] en prennent un coup. Mamadou ne sait pas que les siens existait avant que l’homme blanc bienveillant ne les réduise en esclavage et ne les colonise, les esclaves, et que, dans sa grande miséricorde, accorde aux Noirs une libération feinte. Très jeunes, nos enfants apprennent où se situe la valeur dans l’humanité et où elle ne se situe pas. Ce conditionnement continue non seulement au lycée, mais probablement dans la vie adulte.

Donc, tant que les Noirs n’auront pas de contrôle sur le fait que les programmes scolaire soient adaptés à tous les enfants, indépendamment de leur croyance, de leur race ou de leur couleur, je me moque que vous pensiez que ce sont des revendications racistes du peuple noir. Même si il est prouvé que certains d’entre nous le sont, les effets du racisme noir n’ont guère le même impact que le racisme issue des constructions sociales de la suprématie blanche.





6° Le racisme noir par rapport aux réactions humaines:



Le nationalisme noir constitue une réponse à l’oppression systémique blanche

Nous avons tous vu la colère récente bouillonnant partout sur les réseaux sociaux. Cette flambée de colère des “chercheurs de vérité Noirs” est un appel à la justice chaque fois qu’une personne noire est assassiné par la main d’un blanc. Au lieu de recevoir la justice, nous recevons l’incarcération de masse, les systèmes juridiques aux préjugés raciaux, la montée du chômage et de la précarité, la discrimination raciale à l’embauche à travers le pays, l’imagerie négative et constante du Noir, dépeint par les médias, l’éducation de nos enfants entaché des préjugés raciaux, la pression sociale conduisant aux maux tels que l’anxiété et l’hypertension, et la liste s’allonge encore et toujours.

Quand les Noirs de revendiquent la puissance, l’obstination et la solidarité raciale, beaucoup de gens voient cela comme du racisme. Même les témoignages de “Black Love” évoque pour certains la “haine”. Ce comportement prétendument “raciste” du Noir est une réponse humaine à des centaines d’années marginalisation et d’exploitation à travers le monde. Parfois, la réponse est la colère. Parfois, c’est l’espoir. Parfois, il y a une volonté d’exclure les autres races. Ces réponses ne sont pas un appel à renverser le racisme et l’oppression, mais un appel à résister et à être libre comme n’importe quel être humain ayant des désirs sains.

Donc, jusqu’à ce que les Noirs n’incarcéreront pas un grand nombre de blancs et ne fortifieront pas le racisme institutionnel pendant au moins 15 générations, traiter les Noirs de racistes est un non sens.


Source:

http://atlantablackstar.com/

http://www.assatashakur.org

http://en.wikipedia.org

http://www.pbs.org

http://www.dollarsandsense.org

http://www.allgov.com

http://cyberplayground.wordpress.com

Traduction #TeamOjal

7 endroits à travers le monde qui eurent des mouvements du “Black Power”

États Unis


Le Mouvement du Black Power aux États-Unis inspira de nombreux mouvements à travers le monde entier. Il fut inspiré par les efforts du Student Non-Violent Coordinating Committee (SNCC), qui deviendra plus tard pour le Black Panther Party, et The Black Arts Movement. Le Mouvement du Black Power fut aussi impliqué dans le mouvement des droits civiques. le Black Power aux Etats-Unis appelait à la fierté noire, à l’égalité politique, à l’indépendance économique et à la stabilité des Noirs, à la liberté et à l’égalité de l’éducation, à des conditions de vie adéquates, et à la protection égale de la loi. L’idée du Black Power engendra d’énormes progrès politiques, y compris le Civil Rights Act de 1964.




Afrique du Sud


Le Mouvement du Black Power en Afrique du Sud, mieux connu comme le Mouvement de la Conscience noire, fut utilisé comme un outil pour s’opposer à l’idéologie politique de l’apartheid. À bien des égards, l’Organisation des étudiants sud-africains (SASO) initia le du mouvement. Selon un article publié par la Michigan State University, la Conscience Noire chercha à “libérer psychologiquement les noirs par la « conscientisation », ou la réalisation de l’estime de soi des Noirs et la nécessité d’un activisme noir.” Le mouvement “re-dynamisa la résistance à l’apartheid et engendra un certain nombre d’organisations politiques et communautaires“. Stephen Bantu Biko, leader étudiant et militant fut l’un des co-fondateurs de la SASO et la principale force du Black Consciousness Movement. Après plusieurs arrestations, Biko fut retrouvé nu et mort sur un sol froid de sa prison en 1977.




Canada

Dans son livre, Fear of a Black Nation: Race, Sex and Security in Sixties Montreal, David Austin décrit le mouvement du Black Power à Montréal. Le mouvement fut marquée par deux événements principaux: le Congrès des écrivains noirs et de l’affaire Sir George Williams . Le Congrès des écrivains noirs, qui eut lieu en 1968, portait sur le thème du Black Power à l’échelle mondiale noir et du nationalisme noir. Des «figures radicales et nationalistes», tels que Kwame Nkrumah, CLR James, et Stokely Carmichael, qui devint plus tard Kwame Ture, furent impliqués dans le congrès. Le deuxième événement marquant fut celui de 1969, l’affaire Sir George Williams. La protestation commença quand des étudiants noirs s’opposèrent au système de notation raciste du professeur Perry Anderson. Lorsque les griefs des étudiants ne furent pas prises au sérieux par les administrateurs de l’école, ils commencèrent à tenir des réunions, à organiser des manifestations et des “sit-ins“. En Février 1969, l’occupation pacifique par les étudiants du centre informatique de l’Université Sir George Williams prit la forme d’une émeute lorsque les administrateurs de l’école appelèrent la police. Leur occupation conduisit à l’émeute qui reçut une audience nationale. Partout dans le monde, de plus en plus de gens furent au courant du mouvement du Black Power Canadien.




Jamaïque


Reggae, Rastafari, and the Rhetoric of Social Control, un livre écrit par Stephen A. King, Barry T. Bays III, et P. Renee, affirme que “le mouvement du Black Power en Jamaïque a coïncidé avec la publication de plusieurs journaux de Black Power, des grèves national, des manifestations violentes, et des conflits syndicaux“. Le mouvement du Black Power de la Jamaïque fut soutenu, à l’époque, par le mouvement rasta et la musique reggae. Walter Rodney, un jeune chercheur du Guyana en histoire africaine et professeur à l’Université des Indes occidentales, fut sans doute le plus fervent défenseur du Black Power en Jamaïque. Il donna des conférences qui encouragèrent la conscience noire et l’autodétermination. Ces conférences conduisirent finalement un grand nombre de gens, y compris le Parti travailliste jamaïcain conservateur, à croire qu’il était une menace pour la stabilité du pays. En conséquence, il fut expulsé à son arrivée du Congrès des écrivains noirs de Montréal. Après avoir entendu parler de l’expulsion de Rodney du Canada, les étudiants d’une faculté organisèrent une manifestation pacifique pour dénoncer la décision gouvernementale. La protestation “tourna à l’émeute à grande échelle“. Ces émeutes firent trois morts, une centaine de personnes environ furent arrêtées, cinquante autobus endommagés, et des dommages aux biens totalisant plus d’un million de dollars jamaïcains.




Australie


Selon le livre de Rhonda Y. Williams, Concrete Demands: The Search for Black Power in the 20th Century, le mouvement Black Power en Australie fut initialement alimentée par la Victorian Aborigines Advancement League (AAL). Le président de l’AAL, Bob Maza, croit que le nationalisme noir, ainsi que les enseignements de Malcolm X, “pourraient améliorer l’auto-guérison des populations autochtones.” En 1971, Denis Walker, un révolutionnaire autochtone, érudit, activitiste politique, et militant du Black Power annonça la formation du Black Panther Party australien dans le Queensland. Il déclara :

“Le Black Panther Party sera l’avant-garde pour tous les personnes opprimées, et en Australie, les Autochtones sont les plus opprimés de tous.”

Alors que le Black Panther Party australien utilisa l’auto-défense afin de se battre pour ses libertés politiques, le Parti mit aussi en œuvre des programmes utiles pour sa communauté, y compris “un journal, un centre de garde d’enfants, un programme de petits déjeuners pour les enfants, un service juridique, et une clinique“. Tout comme le Black Panther Party aux Etats-Unis, l’objectif ultime du Black Panther Party australien était d’élever la communauté.




Angleterre


Londres, avait son propre mouvement du Black Power. En fait, le Black Panther Party britannique s’est battus pour les mêmes droits que les Black Panthers américains : une bonne éducation, des logements acceptables, l’indépendance culturelle et l’égale protection devant la loi. Avec ses nombreuses branches, le Parti établit son siège à Brixton. Un article publié par The Independent décrit le mouvement comme “faisant partie de la lutte contre le racisme et pour l’amélioration des droits pour toutes les minorités ethniques au Royaume-Uni“. Le Mouvement du Black Power en Angleterre atteignit son paroxysme avec le Mangrove Nine en 1971. La Mangrove était un restaurant Afro de Notting Hill qui était constamment harcelé et attaqué par la police qui le prenait pour refuge de militants noirs radicaux. Ils arrêtèrent neuf noirs, y compris Althea Jones-Lecointe et Barbara Beese, des Panthers éminents de l’époque, et les traduisirent devant les tribunaux pour une manifestation politique précédente qui avait abouti à des violences. Cet acte était, bien sûr, un stratagème pour mettre un terme au mouvement du Black Power en Angleterre. Pourtant, les neuf individus furent libérés et acquittés. Au lieu de cela, la police fut considérée, à l’échelle nationale, comme coupable et le procès mit en lumière la brutalité de la police raciste de l’époque. Pour cette raison, et bien d’autres, le Mouvement du Black Power en Angleterre fut un énorme succès.




Bermudes


La représentation la plus prédominante du mouvement Black Power aux Bermudes était celle du Black Beret Cadre. En fait, le Dr Quito Swan, un professeur d’histoire des Bermudes à l’Université Howard, décrit les bérets noirs comme “l’avant-garde pour le Black Power aux Bermudes“. John Bassett Hinton Jr. était “le principal organisateur du Cadre“. Lui et Eliyahtsoor Ben Aaharon, et plusieurs autres fondèrent le Cadre. Le membre le plus notoire du Cadre fut Erskine Durrant “Buck” Burrows. Selon Swan, il “volait aux riches pour donner aux pauvres“. Dans le livre de Swan, Black Power in Bermuda: The Struggle for Decolonization, le Black Beret Cadre lutta pour apporter “l’indépendance économique, politique et culturelle vis-à-vis de la Grande-Bretagne“. Tout comme les autres défenseurs du Black Power dans le monde, ils formèrent des programmes sociaux, pour promouvoir l’autodétermination chez les Noirs. Et, tandis que les autorités de l’île décrivaient souvent le Black Beret Cadre comme une bande de criminels dangereux, ils battirent pour apporter un changement à la communauté noire aux Bermudes.


Sources : 

  • Fear of a Black Nation: Race, Sex and Security in Sixties Montreal, David Austin
  • Rhonda Y. Williams’ book, Concrete Demands: The Search for Black Power in the 20th Century
  • Black Power in Bermuda: The Struggle for Decolonization by Quito Swan
  • Reggae, Rastafari, and the Rhetoric of Social Control, a book written by Stephen A. King, Barry T. Bays III, P. Renee

Traduction #TeamOjal