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Georges Faisans, le Guadeloupéen qui fit trembler la France

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Parmi nous, combien connaissent cet homme remarquable, qui grâce à un geste de révolte, réussit à mobiliser la Guadeloupe ?
Avant de devenir ce héros de ” l’Île aux Belles-Eaux”, Georges Faisans est d’abord un intellectuel, , un homme de lettre, un professeur. Il est né à Pointe-à-Pitre en 1936, et comme beaucoup de Guadeloupéens de l’époque grandit assez modestement, mais entouré par un environnement familial et baigné d’une culture forte. Très vite, il se destine pour l’enseignement et en 1960, il est professeur en Algérie. Il revient en 1984 et s’engage dans le Mouvement Populaire pour une Guadeloupe Indépendante, une organisation indépendantiste guadeloupéenne. 
 
Drapeau du Mouvement Populaire pour une Guadeloupe Indépendante

L’histoire commence lorsque la même année, un Blanc, collègue professeur de Georges, agresse un élève noir du lycée de Baimbridge. Monsieur Faisans bouillonne et frappe son collègue avec le plat d’un coutelas. Suite à son acte contre un comportement racial, il a été condamné à une durée de trois ans d’emprisonnement et incarcéré ensuite en Guadeloupe. Refusant cette sentence qu’il juge injuste, il entame une grève de la faim le 3 juin 1985 en guise de protestation à l’exclusion raciale des écoliers de couleur noire ainsi qu’à la subjectivité juridique face au racisme. 

 

 

 

Le 25 juin, la décision de son transfère à la prison de Fresnes en France est décidée. Il est alors placé dans le quartier réservé aux grévistes de la faim, où il poursuit son mouvement de protestation. Sa sœur affirma dans les médias qu’il était en train de mourir, cela déclencha de violentes manifestations et blocages dans toute la Guadeloupe aux cris de « Lagé Fézan ! »

 

Le 10 juillet, après plusieurs pressions populaires, le procureur Valère accepte en Guadeloupe la libération de Georges Faisans, décision qui a été refusée par les juges français. Le père Chérubin Céleste, choqué par la décision des juges français, lancé un appel à la masse populaire pour soutenir Georges Faisans. Il participe au blocage de la rue Frébault avec plusieurs militants du Mouvement Populaire pour la Guadeloupe Indépendante tels que Djota, Gaston, Awadou Woz wojé et Marigwadlouop. Le 20 juillet 1985, le MPGI organise plusieurs rencontres et protestations, qui mènent à un déclenchement d’une grève de faim collective devant le Centre des Arts, comme action de soutien de la cause de Georges Faisans et cela avec la participation de plusieurs personnes populaires comme Aline Bolle, Francine Lande Claude de Vipart, Marigwadlouo.

 

Des affrontements sévères entre les manifestants et les forces de l’ordre vont avoir lieu un peu partout : des blocages de circulation sont érigés aux sorties de Pointe-à-Pite et sur d’autres routes. Le 24 juillet, la situation n’est plus contrôlable : Du 25 au 29 juillet 1985, se déclenche ” les Cinq Jours” : cinq jour de manifestations et de grèves totales et devant le risque d’instabilité voir de guerre civile, le gouvernement français décide de libérer Georges Faisans le 29 juillet 1985, après une période de 56 jours de grève de la faim.

 
Après ces événements, Georges décide de s’éloigner de la France et part au Burkina où il est reçu par le président Sankara. Cela peut rappeller l’histoire d’un Geronimo Pratt qui lui après son incarcération est parti vivre en Tanzanie. Georges Faisans est alors considéré comme le père nationaliste par ses soutiens, encore aujourd’hui considéré comme étant le père des « mouvements pauvres » et initiateur actif de la « Théologie de la libération ».
 
 
Il reviendra en France en 1995 où il décédera la même année. 
 
Que la mémoire de Georges Faisans et des autres combattants de la liberté de la Guadeloupe reste vive parmi la jeunesse guadeloupéenne! 
 
Team OJAL 
 
 

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