Pour beaucoup cela peut sembler incroyable, et pourtant à l’origine des plus grandes villes américaines, il y a bien des hommes et femmes d’origine africaine.
Évidemment, il faut se rappeler que le pays tout entier trouve son origine sur l’extermination des autochtones d’Amérique ainsi que de l’esclavage des Africains, ainsi les batîments, les routes, les ponts et la plupart des infrastructures du “Nouveau-Monde” furent construites par les esclaves. Mais il ne s’agit pas que de ça : des hommes libres également furent à l’origine des fondations des grandes villes américaines; Lisez plutôt :
Jean-Baptiste Pointe du Sable est un Haïtien, afro-descendant, fils d’esclave, né vers 1745 à Saint-Marc, dans la partie française de l’île de Saint-Domingue qui deviendra plus tard la République d’Haïti. Amené en France par son père, il repart pour la Nouvelle-Orléans en 1765. Remontant le Mississipi, il s’installe dans l’actuel Illinois et se marie avec une Amérindienne.
En 1779, il construit la première maison de ce qui devait devenir la ville de Chicago et il y établit un commerce pour les trappeurs et les Amérindiens. Compte tenu de ses origines africaines, Pointe du Sable n’a été reconnu qu’en 1968 comme le fondateur de la ville de Chicago.
La colonie de la Nouvelle-Amsterdam en 1664 deviendra rapidement la grande ville de New-York |
La ville de New-York en 1848 |
Ce sont d’ailleurs ces Africains qui bâtirent les fortifications qui donnèrent son nom à Wall Street (la rue du mur en français), afin de protéger la cité des raids amérindiens spoliés de leur terre par la colonisation. c’est le 13 Décembre 1711, que les autorités New Yorkaise firent de ce qui allait devenir la plus importante place financière du monde, le premier marché aux esclaves officiel de la ville, lieux sinistre où l’on pouvait acheter, vendre ou louer Africains et Amérindiens asservis. En imposant l’achat et la vente d’esclaves, la ville tira directement profit de ce vil commerce qui devint rapidement le soubassement de l’économie locale.
C’est donc tout naturellement que New York, grâce à l’esclavage, se hissa au rang de capital de l’économie mondiale. En effet la ville qui comptait le plus grand nombre d’esclave du Nord de l’Amérique était devenue, au cours des XVII° et XVIII° siècles, une des plaques tournante de la traite négrière transatlantique. D’ailleurs, d’illustres sociétés ayant « pignon sur rue » à Wall Street, telles que la Wachovia Bank Of North Carolina, la tristement célèbre J.P. Morgan Chase, la Bank Of America, la Royal Bank Of Scotland, ou encore Lehman brothers qui fit faillite en 2008 à la suite à la crise des subprimes, ont tiré parti de manière substantielle du commerce d’esclaves. Au mépris du respect élémentaire de la vie humaine ces banques et assurances accordaient régulièrement aux esclavagistes des prêts et ne revoyaient rien à dire au fait d’accepter les esclaves comme garantie de paiement. De ce fait, il était courant que ces institutions financières, en cas de non remboursement, deviennent elles-mêmes propriétaires d’esclaves. Certaines compagnies d’assurance proposaient même d’assurer et de rembourser les « cargaisons » d’esclaves africains en cas de « perte », notamment lors de la traversée du “Passage du Milieu”.
Voilà a quoi s'en tenir. Lisez.