Les coronavirus sont une famille de virus extrêmement variés qui peuvent infecter les hommes et les animaux. Ce sont des virus à ARN qui ont une grande possibilité de mutations génétiques pouvant donner naissance à de nouveaux virus tel que le Coronavirus récemment identifié en Chine sous le nom de Covid 2019.
Les coronavirus sont très répandus et peuvent causer des maladies chez l’homme et chez l’animal. Chez l’homme, les infections aux coronavirus sont généralement sans gravité et les symptômes peuvent aller du simple rhume aux complications respiratoires pouvant aboutir au décès du patient. Dans la précédente décennie, des épidémies majeures ont été entraînées par d’autres types de coronavirus, il s’agit en 2002 de l’épidémie du SRAS-CoV (8000 cas et environ 800 morts, soit un taux de létalité d’environ 30 %) et en 2012 celle du Mers-CoV (1219 cas et 449 morts, avec un taux de létalité d’environ 15 % et peut dépasser 50 % chez les plus de 65 ans). En revanche, toutes ces épidémies n’ont pas touché l’Afrique.
Un nouveau coronavirus (Covid-2019) a été identifié début janvier 2020 comme étant à l’origine de cas groupés de pneumonies en Chine. Les premiers cas survenus fin décembre 2019 avaient un lien avec un marché d’animaux vivants dans la ville de Wuhan. Depuis, environ 80 milles personnes sont infectées et environ 3000 personnes en sont mortes (la maladie est fatale pour environ 2% des cas). Cependant, même si la contamination initiale est probablement d’origine animale, la transmission interhumaine est avérée. La maladie se transmet par les postillons (éternuements, toux). On considère que les contacts étroits avec une personne infectée sont nécessaires pour transmettre la maladie : même lieu de vie, contact direct à moins d’un mètre lors d’une toux, d’un éternuement ou une discussion en l’absence de mesures de protection. La période d’incubation maximum retenue est de 14 jours.
Le Coronavirus touche principalement des personnes âgées, or l’Afrique est très jeune
La majeure partie des personnes à risques de faire des complications sont des personnes âgées, des personnes immunodéprimés, les enfants dont le système immunitaire est encore fragile et les personnes souffrant de plusieurs maladies chroniques préexistantes. Le plus grand risque de cette maladie réside dans sa dissémination assez élevée. Toutefois, malgré qu’il soit beaucoup contaminant, moins de 15 % des malades font une complication nécessitant une prise en charge médicale et moins de 5 % des infectés sont sujettes à une réanimation. Son taux de décès est relativement bas, il est de 2 % comparativement à d’autres épidémies (le taux de décès d’Ébola se situe entre 30 et 90 % et celui de la rougeole est de 10 %).
Depuis le début de cette pathologie, les plus grandes craintes des institutions telle l’OMS sont d’éviter la contamination des pays africains où la fragilité du système sanitaire risque de ne pas pouvoir contenir la pathologie. Toutefois, on sait que les virus de la grippe ont une saisonnalité hivernale où leur capacité de circulation est assez grande. Cette hypothèse saisonnière amenuise la chance du pathogène à se disséminer convenablement en Afrique vu que le climat commence par se réchauffer déjà dans la majorité des pays africains. Rappelons qu’une modélisation fait en Afrique sur le risque de dissémination de cette pathologie, montre que l’Afrique du Sud, l’Égypte et l’Algérie sont les territoires les plus à risques notamment à cause de leur climat tempéré et de l’importance des échanges aériens avec les provinces chinoises contaminées.
Cependant, ces trois pays sont plus à risque mais également les plus préparés à maîtriser la maladie. Un autre point important réside dans la marge de manœuvre des systèmes sanitaires africains à confiner ou isoler les populations suspectées contaminées comparativement en Occident où l’isolement reste à la limite une décision judiciaire et difficile à imposer aux patients ou aux personnes suspectées.
Sur un autre plan, le système sanitaire africain n’est pas aussi mauvais que l’idée que beaucoup s’en font: quand on sait que dans la crise d’Ébola passée par plusieurs pays frontaliers de la République de la Guinée, de la Séria Léone et du Libéria les autorités ont pu éviter la contamination ou contenir l’épidémie en s’appuyant sur leur système de surveillance sanitaire et de déclaration obligatoire. Aujourd’hui, dans bon nombre de pays en Afrique y compris dans les pays subsahariennes, le diagnostic peut être posé dans plusieurs laboratoires et des traitements adéquats peuvent être donnés.
Le climat Africain inadapté à la propagation du virus Coronavirus
La difficulté de la prise en charge résiderait dans la situation où le taux de complication venait à être élevé et qu’un manque de dispositifs d’assistance respiratoire ne puisse pas réponde aux besoins. Néanmoins, il ne faut pas oublier que plusieurs personnes peuvent avoir la maladie et rester asymptomatiques, certains peuvent avoir des symptômes banales sans vraiment aoir besoin d’un traitement médical quand on sait que les affections respiratoires, telle la grippe dans les pays chauds sont moins graves comparativement aux pays à climat tempéré (En Afrique, dans plusieurs pays les vaccinations annuelles contre la grippe ne se font pas, ceci à cause du risque moindre que représente ces maladies pour des populations vivant dans les régions chaudes).
De ce même point de vue, les motifs de consultations pour syndrome grippal ne sont pas très courants en Afrique et il se peut que des personnes puissent l’avoir et la banaliser sans que le système de surveillance en place ne s’en rende compte. Le taux de mortalité plus élevé notamment chez les personnes âgées, diminuent le risque de décès incontrôlés en Afrique vu que le diagramme démographique des populations en Afrique est beaucoup plus en faveur d’une population jeune. En Afrique l’urgence serait de protéger d’avantage les personnes infectées par le VIH.
Sur le plan du traitement, il reste important de signaler que dans les essais cliniques en Chine, la Chloroquine s’avère être efficace chez les personnes atteintes par le Covid-2019, même si d’autres études scientifiques supplémentaires doivent être menées pour valider cette hypothèse. Signalons qu’en Afrique ce médicament a montré son efficacité sur le paludisme avant de s’avérer être résistant. La seule chose qui est évident c’est que le médicament est bien toléré. Ses effets indésirables sont connues et les médecins africains n’hésiteront pas à l’utiliser en cas d’un potentiel risque épidémique en Afrique. Contrairement en occident où plusieurs autorisations limiteront ou ralentiront l’utilisation de cette molécule, en Afrique en cela serait le cas sans grand problème dans une situation d’épidémie avérée. Cependant, il reste à rappeler, que bien que le risque de propagation soit faible en Afrique, et qu’aujourd’hui aucune flambée épidémique n’est encore signalée, aucune négligence ne doit être portée sur les mesures d’hygiènes qui doivent être prises au niveau individuel et collective.
Ces mesures sont entre autres :
Se laver les main plusieurs fois par jour (utiliser des gels hydroalcooliques si possible) ;
Se couvrir la bouche et le nez avec le pli du coude ou avec un mouchoir en cas de toux ou d’éternuement ;
Éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche ;
Consulter immédiatement en cas de symptômes cliniques comme la toux, la difficulté à respirer et la fièvre
Éviter de se rendre dans les zones à risques ;
Déclarant les cas suspects aux autorités compétentes.
Ci-contre quelques sites internet importants pour avoir des informations fiables
https://www.who.int/fr/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/advice-for-public
https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/infection-control/control-recommendations.html
https://imgur.com/gallery/nqIFnng (Pour voir l’évolution de la maladie)
Team Elimu (consultation d’épidémiologue Africain)