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L’estime de soi et le talon d’Achille des Afrodescendants

Parmi tous les peuples qui existent sur Terre, il n’y a pas d’exemples encore vivants de peuples ayant autant subis la domination de la suprématie blanche que ceux issus du continent africain. Il ne s’agit plus de s’en plaindre, c’est un simple constat, un diagnostic du mal qui nous ronge. Pour se libérer et retrouver notre estime en soi, encore faut-il savoir que nous sommes esclaves, comme disait l’autre. Il est important pour nous autres, Afrodescendants de la diaspora, mais aussi ceux résidant sur le continent, de comprendre nos particularités.

Dans un précédent article déjà, nous avions évoqué la nécessité de spécialiser notre éducation, afin de relever le défi de notre siècle, la Renaissance Africaine. Comme le disait le Dr Amos Wilson, il y a des signes qui prouvent que nos peuples souffrent encore d’esclavage mental. Il faut dire aussi que tout est fait pour, au mieux ignorer sinon mépriser notre identité, notamment notre couleur de peau.

L’estime de soi est le nœud du problème, tout est fait pour détruire l’amour que l’on porte pour soi en tant qu’Afrodescendant, ou plutôt détourner cet amour vers les mêmes personnes qui nous ont mis dans cette situation. Pour casser notre estime en soi, il a fallu nous déconnecter avec notre propre personne : Soi. Nous souffrons donc cruellement d’une ignorance criante sur nous-mêmes, sur ce qui fait de nous ce que nous sommes : notre histoire, nos langues, nos cultures, nos sciences, nos religions, nos noms, notre savoir-vivre, notre médecine…etc

Cela se traduit par des comportements inédits dans l’histoire de l’Humanité, des comportements non seulement destructeurs mais qui vont totalement à l’encontre du bon sens, comme l’usage de produits nocifs pour nous éclaircir la peau ou nous lisser les cheveux par exemple ou la facilité que nous avons de nous entretuer, même lorsqu’il s’agit d’individus chargées de nous protéger. C’est notre propre image que nous rejetons et détruisons, et donc nous avons de la peine à faire confiance à notre propre semblable, celui qui est comme soi-même.

Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi votre fille voulait avoir les mêmes cheveux que ses copines blanches et qu’elle ne supporte pas l’idée de sortir avec ses cheveux au naturel ? N’avez-vous jamais pensé que cela pourrait avoir un lien avec les poupées blanches que vous lui achetiez quand elle était petite?

Ne vous posez-vous pas parfois la question : “Pourquoi mes enfants ne veulent pas avoir des liens avec ma terre d’origine?” Ne pensez-vous pas que cela peut être lié avec l’absence d’apprentissage de sa langue maternelle et l’ignorance totale de l’histoire de son pays d’origine?

Ne vous êtes-vous jamais posé la question sur l’origine du fait que nous sommes prêts à dépenser des fortunes chez Gucci, ou en boîtes de nuit mais que nous sommes incapables de consommer dans des commerces tenus par des membres de notre communauté?

Nous sommes les premiers à savoir que nous manquons d’unité dans nos communautés. Que faire alors? S’EDUQUER et S’ORGANISER!!

L’éducation que nous proposons se base sur la Connaissance produite par les acteurs historiques ou actuels de nos différentes communautés qui forment la mosaïque des peuples afro. Elle a pour but l’émancipation et l’épanouissement, communautaire comme individuel(le). Elle se veut recentrée sur nos problématiques propres, nos mémoires et dans un objectif d’union politique, économique, culturelle et sociale des peuples afro. C’est la plus grande peur du système de suprématie blanche dans lequel nous vivons encore aujourd’hui.

 

 

Nous proposons plusieurs moyens pour lutter contre la Miseducation of the Negro, concept développé par Carter G. Woodson :

Tout d’abord, pour bien comprendre ce que nous disons, il s’agit d’abord de soi-même se défaire d’un certains nombres de prénotions mûrement cultivés dans nos imaginaires. En effet, comment prétendre éviter les violences éducatives ordinaires sur l’enfant afrodescendant, tout en étant acteur du même système qui crée ces VEO?

Ensuite, lorsque nous avons saisi comment la suprématie blanche fonctionne, nous vous proposons un moyen pour parler au enfants du racisme sans les brusquer mais pour qu’ils comprennent dans quel monde nous vivons.

Au sein de leur scolarité et leur vie-péri-scolaire, il existe également des techniques que les professionnels de l’éducation peuvent utiliser pour booster le potentiel de nos petites têtes crépues!

Nous n’oublions pas non plus que grandir au sein d’une communauté, avec des personnes qui lui ressemblent permettent au bébé de s’épanouir.

Il existe évidemment beaucoup d’autres points à développer pour favoriser l’éducation des enfants afrodescendants, et c’est notre tâche à Elimu! Vous trouverez sur notre site, beaucoup d’élément pour vous soutenir de votre parentalité ou votre développement personnel, c’est un accélérateur de conscience noire.

 

 

Team ELIMU

Ouganda: deux evangelistes blancs pretendaient combattre la malaria et le VIH avec des produits toxiques et éclaircissants

Le pasteur blanc Robert Baldwin est activement recherché

 

Cette histoire est des plus repugnantes. Pour plusieurs raisons. Le fait que l’accusé soit un pasteur est évidemment un element qui aggrave les faits. Mais parlons des faits d’abord:

Sam Little est le bras droit âgé de 25 ans, du pasteur Robert Baldwin (52 ans originaire du New Jersey), qui est en cavale. Sam Little s’est fait arrêter par les autorité Ougandaises pour “intoxication de la population”. Ces deux démons importaient  en vrac du chlorite de sodium et de l’acide citrique, ingrédients du MMS (le poison qu’ils ont eu le culot d’appeller Miracle Mineral Solution), en provenance de Chine. Les deux produits chimiques sont ensuite mélangés pour produire du dioxyde de chlore, une sorte d’eau de Javel utilisé en tant qu’agent de blanchiment dans l’industrie textile. Sous un ministère religieux appelé “Global Healing”, qui “utilise le pouvoir de Dieu tout-puissant pour réduire considérablement les pertes en vies humaines en Afrique, Baldwin et ses disciples administrent le dioxyde de chlore à des populations entières: jusqu’à 50 000 Ougandais, y compris des nourrissons âgés de 14 mois seulement. Le liquide guérit le cancer, le VIH / sida, le paludisme et la plupart des autres maladies selon cette bande de diaboliques charognards . Le dioxyde de chlore est toxique et ne présente aucun avantage connu pour la santé. Leur cible étaient des gens démunis, desespérés, malades.

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Une fois de plus l’Afrique est le terrain d’execution des êtres les plus infects et de leur plans les plus maccabres

 

On apprend par la BBC que l’ambassade Américaine condamne les agissements de leur ressortissant mais que ce dernier a quitté le pays. S’ils s’avent qu’il a quitté le pays peut-être peuvent-il le traquer et le ramener pour un jugement? Leurs actes devraient pouvoir être qualifié d’acte de guerre chimique perpétré contre des population civiles. Évidemment personne ne vous en parle, c’est en Ouganda, c’est ordinaire dans ces contrées que les gens meurent pour rien. On parle de 50 000 personnes! A titre de comparaison le conflit Ukrainien c’est 13 000 morts en 5 ans…

Irresponsabilite de l’Etat Ougandais

 

Rappellons nous ici les mots de Kwame Ture, anciennement stokely Carmichael

« Si un homme blanc veut me lyncher, c’est son problème. S’il a le pouvoir de me lyncher, c’est mon problème. Le racisme n’est pas une question d’attitude, c’est une question de pouvoir »

Ces églises pentecôtistes prospère dans ce pays et dans bien d’autres par la faute des Etats qui leur laissent tout loisirs sur le territoire. Avec leur remèdes miracles qui prennent le dernier sous de populations laissées à l’abandon,  tous les disciples de ces églises devraient dors et déjà être soit en prison soit entendu par la police mais nous savons très bien ce qu’il en sera. La police Ougandaise a indiqué par la radio qu’elle voulait entendre les victimes de ce que certains appellent une escroquerie, mais que nous qualifions volontier d’acte de guerre sur des populations civiles. Cela dit nous ne sommes pas juristes. Pas plus qu’ils étaient des gens de Dieu. Ils ont usé de la suprématie blanche qui leur accorde une liberté d’action démesurée, un crédit quasi mystique et une aura angélique afin d’intoxiquer des populations sans défense. Le pire étant que même des pasteurs autochtones auraient pû être à l’origine de ce genre d’ignominie.  Honte. Colère. Mais aucune résignation, un jour ces gens paieront. Accélérons notre conscience de nous même et de la situation politique globale afin que ce jour arrive aussitôt que possible.

 

Team ELIMU

Des Aborigènes d’Australie vont être indemnisés de milliards de dollars pour la perte de leur terres et de leur spiritualité



Les Aborigènes d’Australie ont remporté un procès novateur qui ouvre la voie à des demandes d’indemnisation de milliards de dollars pour la perte de terres coloniales, ainsi qu’à la perte de liens spirituels.


La Haute Cour d’Australie a statué en faveur des groupes Ngaliwurru et Nungali du Territoire du Nord dans la plus grande décision rendue en matière de droits de propriété autochtone sur les droits des peuples autochtones à la terre et à l’eau traditionnelles depuis des décennies.



Le gouvernement du Territoire du Nord doit verser 2,53 millions de dollars de dommages et intérêts aux groupes Ngaliwurru et Nungali pour une décision antérieure rendue par une cour fédérale qui avait conclu que le gouvernement avait “éteint” leurs droits de propriété autochtones lorsqu’ils avaient construit des infrastructures sur leurs terres dans les années 80 et 90.

Les Ngaliwurru et les Nungali sont deux groupes ethniques d’Aborigènes d’Australie vivant dans le territoire du Nord de l’Australie.



Environ 1,3 million de dollars des dommages-intérêts ont été alloués pour préjudice moral ou culturel, ce qui, selon le Territoire du Nord et le gouvernement fédéral, était excessif.

La Haute Cour a jugé en mars que les 1,3 million de dollars «n’étaient pas manifestement excessifs et n’étaient pas incompatibles avec les normes communautaires acceptables». C’était la première fois que la Haute Cour examinait la valeur monétaire de la suppression des droits fonciers, y compris les pertes économiques et les pertes de revenus mais aussi la perte de connexion spirituelle.

«Cette décision apporte une lumière différente sur le titre autochtone et la perte culturelle et spirituelle, sans parler de l’incapacité d’exploiter toute opportunité économique», a déclaré à Al Jazeera, Jak Ah Kit, PDG par intérim du Northern Land Council. “Nous devons réexaminer les cas où ils ont été acquis injustement obligatoirement par les gouvernements, et nous devrons alors suivre leurs instructions”, a-t-il déclaré.



Le tribunal a réduit le montant d’indemnisation initial de 3,3 millions de dollars octroyé par la Cour fédérale en 2016, ce qui comprenait un montant de perte économique calculé pour représenter 80% de la valeur de la propriété en pleine propriété du terrain. Le gouvernement a fait appel de 50% de la valeur de la terre et le tribunal a accepté. Cependant, le jugement sur la perte spirituelle est ce qui fait de ce cas une telle victoire pour les autochtones.

“Il s’agit d’une affaire très importante car c’est la première fois que la Haute Cour énonce les principes d’indemnisation”, a déclaré Megan Brayne, avocate aux droits des autochtones.

Source  : RT.com 
Traduit par la Team OJAL



Gucci, un milliard de merci!

Gucci est une marque Italienne bien connue. Elle fait parti du groupe Kering, propriétét de François Pinault. Ce groupe a doublé ses benefices en 2018 grâce à Gucci principalement mais également Balenciaga. C’est donc une marque également Française. Maintenant on peut se poser des questions sur le marketing de Gucci, car c’est ce qui nous interresse ici.

Gucci est tellement prisé du monde du rap qu’un rappeur hyper influent porte son nom. C’est aussi simple que ça. Gucci Mane. L’homme Gucci. Soit. Si vous cherchez dans Genius les lyrics parlant de la marque vous avez absolument tout ce qui se fait depuis le phénomène Trap. Des plus grands comme Jay-Z a Migos, Kanye west, Travis Scott, Young Thug, Drake, Selena Gomez etc. La marque est célébrée par toute la culture Trap. Il est rigoureusement impossible que des gens de la maison de couture, aussi snob puissent-ils être aient pu ignorer cet état de fait. Les Noirs portent du Gucci et le font savoir. Ca va même plus loin que la Trap puisque les Sapeurs également plébiscitent la marque.

Revenons-en à l’affaire qui déchaine les passions récemment: le blackface de Gucci avec son col roulé.

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 On connait la rengaine, les excuses habituelles puis retour au business, nous en parlions ici. Sauf que la culture a donné tant d’argent a cette marque que c’était la goutte de trop. Des voix se sont élevées pour appeller au boycott et refuser toutes forme d’excuses. A commencer, et c’est heureux, par des rappeurs. Ainsi notre cher T.I s’est fendu d’un post assez énergisant: 
“Y’all GOT US fucked UP!!! APOLOGY NOT ACCEPTED,. Our culture RUNS THIS SHIT!” T.I. wrote on Instagram Friday, Feb. 8. “We (People of color) spend $1.25 TRILLION/year (but are the least respected and the least included)and if we stop buying ANYTHING they MUST correct any and ALL of our concerns. That’s THE ONLY WAY we can get some RESPECT PUT ON OUR NAME!!!! I Don’t Give a F–k if I gotta wear Target brand shit…. #F–kGucci.”
“Vous nous faites péter les plombs !!! L’EXCUSE N’EST PAS ACCEPTÉE. Notre culture fait vivre cette merde!”, Écrivait TI sur Instagram, le 8 février. “Nous (les gens de couleur) dépensons 1,25 millards de dollars / an (mais sommes les moins respectés et les moins inclus)  Et si nous cessons d’acheter QUOI QUE CE SOIT, ils DOIVENT corriger tout ce qui concerne nos préoccupations, c’est LA SEULE FAÇON d’obtenir de la RESPECT SUR NOTRE NOM !!!! Je m’en bas les couilles si je dois porter la merde de la marque Target … # F – kGucci. ”Je dois porter des trucs de la marque Target (vêtements à prix réduits ndlr) … # Fuck Gucci. “
C’est explicit. Le boycott était lancé. Le rappeur d’Atlanta leur a reproché d’avoir une stratégie de bad buzz en mobilisant les internautes Noirs qui font résonner leur marque partout sur la toile.

A noter que T.I a sorti un diss track contre Floyd Mayweather qui n’a pas suivi le mouvement et ne pense qu’a son bien être perso

T.I.
 Le réalisateur Spike Lee a déclaré qu’il refusait de porter Gucci ou Prada jusqu’à ce que les marques “embauchent des designers noirs”. Il a écrit dans un post sur Instagram qu’il était “évident” qu’ils “n’ont pas la moindre idée” de ce qui est considéré comme raciste:  le blackface, les images haineuses. “
 T.I.
Ce a quoi à repondu l’un des concerné, à savoir Dapper Dan, célèbre créateur de Harlem. Il a répondu à la marque, avec qui il avait déjà collaboré auparavant: “Il n’ya aucune excuse pour effacer ce genre d’insulte.” C’est clair et limpide. Pendant que Spike Lee cherche du boulot pour nos créateurs certains sont plus radicaux et parmis eux des personens identifiées auparavant comme “bounty” pour des propos plein d’ignorance. 
C’est le cas de Waka Flocka (celui-là même qui se considérait comme Amérindien et non Noir) qui a déclaré dans une vidéo “Je vous conseille d’arrêter de vous fâcher contre tous les Blancs et contre les compagnies et les vieux enculés”, a déclaré le rappeur dans sa vidéo. “Vous devrez arrêter de les enfiler. Arrêtez de faire leur donner des excuses, arrêtez de recevoir des excuses … C’est aussi simple que cela. Commencez à investir dans la haute couture noire “. Etonnant!
Le plus marquant pour la fin: 50 cent. On connait son sens du show. Il n’a pas hésité à tout simplement bruler ses vêtements Gucci. 
Donc merci Gucci. Merci d’ouvrir les yeux des Afrodescendants sur la culture dans le monde de la mode, de la haute couture. Merci de les mettre face à leur responsabilité communautaire. Comme T.I l’a déclaré il y a peut-être mieux à faire des 1.25 milliards annuel donné à ces gens. Si vous voulez des sappes pleine des style messieurs allez du côté de Nefer par exemple ou bien Hideoki Bespoke.
Il y a également Studio One Eighty-Nine ou bien encore pour les dames des marques comme Todd Patrick, des exemples il y a en a plein. Sur les différents continents. Donc sur la terre mère aussi, ce qui mène l’utile à l’agréable, pour cela visitez Nanawax par exemple pendant vos séjours en Afrique ou pour ceux déjà sur place. Enfin la plateforme Afrikrea fait la part belle a tous nos créateurs. L’excuse n’est plus de mise. Les créateurs existent, supportez-les ou fermez-là. 
Nous avons dit merci à Gucci mais en réalité nous remercions en fait l’internet Afro (dont nous faisons parti), pour sa capacité à faire bouger la ligne de partage des couleurs dans le monde consumériste d’aujourd’hui. Ca nous rendra pas le Congo mais ça nous permet de mettre en valeur nos créateurs. Esperons que nos rappeurs chanterons demain leur marques et non celles de ceux qui les méprisent. Créez supportez ceux qui le font: Ojalez-vous!
La Team OJAL

De la gloire à la honte, historiographie de la couleur noire

Noir : une couleur politique!

Lorsque dans un débat, les interlocuteurs tombent sur un sujet sur lequel l’un et l’autre savent qu’ils ne peuvent convaincre l’autre, on dit souvent “ah de toute façon, c’est comme les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas!” comme pour dire que l’appréciation des goûts et des couleurs est tellement subjective qu’en débattre ne sert à rien. Un peu, comme si la notion de goût et de couleur ne peut être universelle ou alors totalement neutre.

Or, si pour le sens du goût on peut le comprendre, pour l’histoire des couleurs, il n’est pas vraiment question de neutralité! Nous en voulons pour preuve, la couleur noire : regardez dans le dictionnaire Larousse par exemple :
– Se dit de la couleur la plus foncée, due à l’absence ou à l’absorption totale des rayons lumineux, par opposition au blanc et aux autres couleurs ; qui a cette couleur.
– Relatif aux Noirs.
– Qui est de couleur relativement foncée, en particulier par opposition à quelque chose de même nature, mais de couleur claire.
– Qui est sans luminosité ; obscur, sombre.
– Familier. Qui est bien bronzé.
Qui est sale, taché ou terni.
– Qui marque ou manifeste le pessimisme, la tristesse, le malheur.
– Inspiré par la perversité, la méchanceté.
– Se dit d’une période marquée par quelque chose de très mauvais, de catastrophique.

S’il est vrai que les premiers sens de ce mot sont assez neutres et rapportent strictement à la description d’une couleur, d’autres sens lui sont attribués qui sont eux, loin d’être neutre : comme vous pouvez le voir par vous-même, elle renvoie à chaque fois à quelque chose de négatif, de sale, de mauvais. On se rappelle également de l’extrait du film de Spike Lee ” Malcolm X” dans lequel le personnage apprend un peu plus sur sa condition de Noir en prison. 
Alors pourquoi la couleur noire est associée à des termes tous les plus vilains les uns que les autres? 
Pour répondre à cette question, il faut remonter dans l’histoire. Ce qu’il faut savoir c’est que les couleurs ont toujours eu un sens politique, elles renvoient à des idées, des concepts, c’est pour cela qu’il est très important pour chaque pays d’avoir un beau drapeau avec des couleurs symboliques qui correspondent aux valeurs que le pays dit défendre. 
La couleur noire quant à elle, n’a pas toujours été utilisée pour décrire des malheurs, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Que ce soit en Afrique, en Asie, en Amérique et même en Europe, les Anciens associaient la couleur noire à la haute noblesse, à la fertilité, à la pureté ou à l’autorité divine. On est donc très loin de l’image qu’elle porte aujourd’hui!! 
Représentation du dieu hindou Krishna, la divinité la plus aimée en Inde
La couleur noire en Inde est anciennement associée au Bien, aux vainqueurs de démons que sont Krishna, un des avatars de Vishnou, le dieu bienfaiteur, mais aussi Kali, la déesse de la préservation. Elle est également associée aux connaissances mystiques et surnaturelles. 
Représentation de la déesse Kali qui met à terre Shiva, le dieu destructeur

Dans l’Amérique pré-coloniale aussi, la couleur noir est associée à la caste des guerriers, des nobles et des prêtres, donc les castes du pouvoir chez les Mayas et les Aztèques. Elle représente la noblesse, le pouvoir et les connaissances de l’Au-delà. Le dieu Tezcatlipoca, dieu le plus redouté de la mythologie aztèque est souvent représenté en noir.  
Chez les Égyptiens anciens également, la couleur noire renvoie à la haute noblesse et est synonyme de fertilité, comme associé au dieu Osiris, surnommé “le Grand Noir”
L’Europe ne fait pas figure d’exception car jusque une époque pas très lointaine, la couleur noire est associée à la noblesse et à la pureté! La présence des Maures depuis le Moyen-Âge a marqué la mémoire des Européens et ces mêmes Maures qui ont rapporté la civilisation dans une Europe meurtrie depuis l’Empire romain, sont très souvent représentés comme Noirs! Il y a aussi le culte de la Vierge Noire toujours présente dans les populations du sud de l’Europe et parmi les Rroms. 
Les Maures (Noirs) sont représentés comme des seigneurs ou des chevaliers dans l’Europe médiévale
Reproduction de la Vierge Noire d’origine vénérée au Puy en Velay. 
Donc, jusqu’à la fin du Moyen-Âge, la couleur noire et par extension les personnes noires ne sont pas du tout associée aux malheurs ou la saleté. En fait, c’est depuis la conquête coloniale et le début de l’esclavage que les Européens ont commencé à retourner cette image pour justifier leurs crimes. C’est à partir de cette époque, que progressivement la couleur noire va prendre les sens négatifs qu’on lui connaît aujourd’hui. L’histoire de la couleur noire suit la route de la suprématie blanche depuis les cales des caravelles portugaises et espagnoles d’abord puis françaises, anglaises, néerlandaises …etc jusqu’à finir dans les manuels scolaires des enfants. Le mot nègre ou nigre (noir), apparaît en France au 16ème  siècle, car avant pour désigner les personnes noires on utilisait le nom de “Maure” qui, on l’a vu, n’a rien de péjoratif, bien au contraire!! D’ailleurs on utilise aussi le mot nègre pour désigner un écrivain qui écrit pour le compte d’un autre, donc un esclave… 
Comme quoi, la couleur n’est jamais neutre, mais toujours associée à des symboles, tantôt positifs, tantôt négatifs. La couleur noire en est l’exemple le plus criant, nous venons de le démontrer par quelques exemple, que chacun pourra vérifier par soi-même. Au 21ème siècle dans lequel nous sommes, les différentes communautés afrodescendantes de par le monde restent attachées de gré ou de force à cette histoire de la couleur noire, et il semble important pour elles de cesser de se définir selon le regard d’autrui, mais bien par leurs prismes respectifs. Redéfinir son identité, passe forcément par l’étude et la connaissance de son passé et donc de soi. 
A l’OJAL, nous avons fait le choix de nous détacher de la couleur pour définir notre identité car elle renvoie encore à des idées dont nous souhaitons que notre communauté s’éloigne pour embrasser les symboles que la couleur noire renvoyait à nos Ancêtres (bien qu’ils ne se définissaient pas par celle-ci). Nous sommes Afrodescendants, car nous sommes issus d’un continent à l’histoire pluri-millénaire, qui a connu ces heures de gloire, comme d’infortune, mais dont nous sommes liés. Il est de notre responsabilité de travailler pour notre communauté, peu importe où elle se trouve car c’est unie et grâce à ses forces vives que la communauté avancera!! Ojalez-vous!
Sources : 
– une-autre-histoire.org
– F. Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française du ixe siècle au xve siècle, 9 vol, 1891-1902
– M. Pastoureau, Noir : histoire d’une couleur, Seuil, 2011
– LeMonde.fr
– C. Anta Diop, Nations nègres et culure, Présence Africaine, 1955

Aux Etats-Unis on vote pour ou contre l’esclavage en 2018

Le colorado va voter le mois prochain une révision de leur constitution. Tout comme la France l’a fait avec le mot “Race” en l’enlevant de sa constitution. Pour le colorado cela concerne rien de moins que l’esclavage! Incroyable mais vrai, selon CNN, l’esclavage est toujours techniquement légal en tant que forme de punition.

Voilà ce que dit la loi : “L’article 26 de la Constitution du Colorado stipule dans l’article II de la Constitution qu ‘”il ne pourra jamais y avoir d’esclavage ni de servitude forcée dans cet État, sauf en tant que punition d’un crime pour lequel la partie aura été dûment condamnée.”

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L’Etat du COLORADO/source: wikipedia

  
le Diable se cache dans les détails vraiment. Par conséquent, vous tombez sur un juge un peu excité ou tout simplement pro-servitude,  il peut vous condamner à être réduit à rien de moins que l’esclavage…cela totalement légalement! En 2018. Ils avaient bien essayé de régler le problème deux ans auparavant, mais la formulation était tellement ambigüe que les gens ne savaint pas s’ils votaient pour ou contre l’esclavage!! Ca n’a pas eu l’air de stresser l’administration plus que ça…allez deuxième chance les gars cette fois lisez bien l’énoncé ne deconnez pas hein!

Dans ce pays formidable, la constitution ne se formalise pas trop avec ce détail juridique. A croire qu’on laisse quelques échappatoires au cas où l’envie serait trop pressante. Sait-on jamais avec ces negres.

 

“Le 13e amendement, ratifié en 1865, abolissait la plupart des formes d’esclavage mais permettait toujours la possibilité de la servitude à titre de sanction légale. Cela n’a pas encore changé.” C’est la constitution des Etats-Unis d’Amerique en 2018…Le Colorado n’est même pas un cas isolé. Quinze autres Etats légalisent encore l’esclavage comme forme de punition…

source: CNN

Team OJAL

 


La Californie a-t-elle était nommée d’après une reine Afrodescendante ?

La Californie tire-t-elle son nom de la Reine Califia, une reine guerrière Afrodescendante ? L’écrivain espagnol, Rodríguez de Montalvo Garci, a écrit au sujet de la Reine Queen Califia en 1500 dans son roman, Las sergas de Esplandián (Les aventures d’Esplandián). On prétend que Califia gouvernait une «nation insulaire» où l’or était le seul métal. Whoopi Goldberg interpréta même la reine Califia dans le film Disneyland, Golden Dreams.
 
Un panneau  de sept pieds de haut représentant Califia et ses Amazones est visible à l’Hôtel Intercontinental Mark Hopkins de San Francisco. Il fut réalisé pour l’ouverture de l’hôtel en 1926, par Maynard Dixon et Frank Von Sloun. Louise Lloyd créa une représentation intitulée The Naming of California, peut être vu au Senate Rules Committee Hearing Chamber de Sacramento au 4ème étage du bâtiment.
 
Africa ressource écrit :


En 2004, l’African American Historical and Cultural Society Museum de San Francisco présenta une exposition de Reine Califia, organisée par John William Templeton, mettant en vedette des œuvres d’artistes tels que The Arthur Wright et James Gayles.
Le spectacle affiche un traitement 1936 “California Allégorie” triptyque de Lucille Lloyd, avec la reine Califia comme la figure centrale. Templeton a déclaré que «Califia est une partie de l’histoire en Californie, et elle renforce aussi le fait que les Afro-Américains avaient toujours été en Californie.”

 
“Califia est une partie de l’histoire en Californie, et elle renforce aussi le fait que lorsque Cortes a nommé ce lieu en Californie, il avait 300 personnes afrodescendantes avec lui. Et dans l’ensemble hispano-mexicaine, quarante pour cent de la population était noire. “
 
Certains peuvent se référer à la reine Califia comme un personnage mythique, mais pourquoi y aurait-il tant d’expositions consacrées à quelqu’un si elles n’existait vraiment pas?

Les Afrodescendants Arabes: les Arabes Noirs

Les arabes Noirs

 
Le concept « d’Arabe noir » peut être déroutant pour beaucoup d’entre nous habitué aux Arabes modernes. Cependant, toutes les utilisations du mot « arabe » avant la montée de l’Islam au 7ème siècle se réfèrent spécifiquement à des personnes appartenant au groupe ethnique des Bédouins. A partir de là des gens sans origines bédouines commencèrent à utiliser le terme « Arabes » pour se définir.

 

Aujourd’hui, il y a encore beaucoup de groupes ethniques « d’Arabes noirs », comme les Touaregs et les Nubiens d’Afrique du Nord ou les Mahra d’Arabie du Sud, qui sont toujours là, et dont la présence au « Moyen-Orient » est antérieure à la venue des peaux pâles asiatiques. Les Arabes d’aujourd’hui sont un mélange de ces groupes, avec ceux à la peau plus sombre peau typiquement discriminés et opprimés, comme tous les peuples les plus sombres du monde.

 

 

Ibn Mandour, auteur du 13ème siècle, écrit dans son lexique arabe bien connu Lisan Al Arab, (Al Fadl Ibn Al Abbas), « Je suis pur parce que la couleur des Arabes est sombre ». Mandour décrit en outre les Arabes purs en disant, « le cheveu raide est le genre de cheveu que la plupart des Perses non-arabes et des Romains ont tandis que les cheveux crépus est le type de cheveux que la plupart des Arabes ont ».

 

 

 

Jetez un œil à quelques visages noirs d’Arabie ci-dessous:

 

 

 

Chronologie de l’émancipation des Afrodescendants pendant la guerre civile Américaine


Cette brève chronologie, adaptée de la version publiée dans Free at Last: Une histoire documentaire de l’esclavage, de la liberté et de la guerre civile, dresse la liste des événements importants de l’histoire de l’émancipation pendant la guerre civile. Sauf indication contraire, toutes les entrées concernent l’Union plutôt que la Confédération. 

6 novembre 1860 Abraham Lincoln élu président

20 décembre Caroline du Sud devient le premier Etat du Sud à se séparer de l’Union 

4 février1861 La Convention des États sécession (Caroline du Sud, Mississippi, Floride, Alabama, Géorgie, Louisiane) se réunit à Montgomery, Alabama, adopte la constitution provisoire des États confédérés d’Amérique (8 février) et élit le président provisoire de Jefferson Davis (9 fév. ) le 2 mars, le Congrès provisoire admet le Texas à la Confédération

2 Mars Le Congrès des États-Unis adopte et envoie aux États un amendement constitutionnel (qui, en fin de compte, a échoué à la ratification) interdisant toute modification ultérieure visant à «abolir ou interférer». . . avec les institutions domestiques “des états

4 Mars Le président Lincoln inauguré

12 avril La guerre civile commence avec une attaque confédérée contre une garnison fédérale à Fort Sumter, en Caroline du Sud15 Le président Lincoln publie une proclamation demandant aux troupes de réprimer la rébellion 
20 Mai Après l’Arkansas, le Tennessee et la Virginie dans la Confédération, la Caroline du Nord devient le dernier État à faire sécession 

24 Mai  Les esclaves fugitifs à Fortress Monroe, en Virginie, sont reçus et mis au travail par le général de l’Union Benjamin F. Butler, qui les déclare “contrebande de guerre”

21 juillet Victoire confédérée lors de la bataille de Bull Run (Manassas), l’Union tente de réprimer la rébellion rapidement et sans grande perte de vie

6 août La première loi sur la confiscation annule les revendications des propriétaires d’esclaves fugitifs qui avaient été employés dans l’effort de guerre confédéré

30 août Invoquant la loi martiale, le général John C. Frémont déclare libres les esclaves des propriétaires déloyaux dans le Missouri; Le président Lincoln demande qu’il modifie son ordre afin de ne pas dépasser les lois du Congrès sur l’émancipation

11 septembre Le général Frémont ayant refusé de modifier son ordre d’émancipation, le président Lincoln lui ordonne de le faire.

Décembre Le ministre de la Guerre, Simon Cameron, publie son rapport annuel, dont le président Lincoln a demandé la suppression de passages préconisant l’émancipation et l’emploi d’anciens esclaves comme ouvriers et soldats militaires; Cameron est bientôt remplacé par Edwin M. Stanton

1862

13 Mars Le Congrès adopte un article de guerre supplémentaire interdisant aux membres de l’armée et de la marine de renvoyer des esclaves fugitifs à leurs propriétaires

avril Le général David Hunter, commandant de l’Union dans les îles de la mer de Caroline du Sud, demande la permission d’armer les hommes noirs pour le service militaire; ne recevant aucune réponse, il commence à recruter de sa propre autorité au début de mai, mais le département de la guerre refuse de payer ou d’équiper le régiment et Hunter est donc obligé de le démanteler 

10 Avril A la demande de Lincoln, le Congrès promet une aide financière à tout Etat qui entreprend une émancipation progressive avec compensation pour les propriétaires 

16 Avril Congrès abolit l’esclavage dans le District de Columbia, avec compensation pour les propriétaires loyaux, et s’approprient de l’argent pour l’enlèvement volontaire (“colonisation”) des anciens esclaves en Haïti, au Libéria ou dans d’autres pays

9 Mai Le général David Hunter déclare libérer tous les esclaves en Caroline du Sud, en Géorgie et en Floride 

19 Mai Le président Lincoln publie une proclamation annulant l’édit d’émancipation du général Hunter et exhortant les États frontaliers (Kentucky, Missouri, Maryland et Delaware) à adopter une émancipation graduelle et compensée 
7 juin Le Congrès adopte une législation appliquant la loi sur l’impôt direct de 1861 dans les États sécessionnistes; il prévoit la confiscation au gouvernement des terres dont les propriétaires n’ont pas payé la taxe et pour son bail ou vente subséquente 

19 juin Le Congrès interdit l’esclavage dans les territoires

Juillet Le président Lincoln appelle les congressistes des Etats frontaliers à soutenir une émancipation graduelle et compensée, avec la colonisation des esclaves libérés en dehors des Etats-Unis, avertissant que s’ils n’agissent pas bientôt, l’esclavage dans leurs Etats “sera éteint par la simple friction et abrasion – par les simples incidents de la guerre “; Deux jours plus tard, la majorité des membres du Congrès rejettent l’appel de LincolnLa deuxième loi sur la confiscation libère les esclaves des personnes engagées ou aidant dans la rébellion et prévoit la saisie et la vente d’autres biens appartenant à des citoyens déloyaux; il interdit également au personnel de l’armée et de la marine de décider de la validité de la revendication de liberté d’un esclave fugitif ou de remettre tout fugitif à un demandeur et autorise le président à employer des «personnes d’ascendance africaine» à quelque titre que ce soit pour réprimer la rébellion 

17 Juillet La loi sur la milice prévoit l’emploi de «personnes d’ascendance africaine» dans «tout service militaire ou naval pour lequel ils peuvent être reconnus», accordant la liberté aux esclaves ainsi employés (et à leurs familles s’ils appartiennent à des propriétaires déloyaux) 

22 Juillet Le président Lincoln annonce à son gouvernement son intention de publier une proclamation libérant des esclaves dans les États rebelles, mais accepte de le reporter jusqu’à une victoire militaire appropriée

Août À la Nouvelle-Orléans, le général Benjamin F. Butler incorpore dans les forces de l’Union plusieurs unités de «garde indigène» composées de soldats noirs libres; Peu de temps après, il commence à recruter des hommes noirs et ex-esclaves pour des régiments supplémentaires 

25 Aout Après avoir refusé sa permission pendant des mois, le Département de la guerre autorise le recrutement de soldats noirs dans les îles de la mer de Caroline du Sud.

17 Septembre L’invasion confédérée du Maryland repoussée à Antietam 

22 Septembre Proclamation préliminaire d’émancipation émise par le président Lincoln; il annonce que tous les esclaves des Etats ou parties d’Etats encore en rébellion à partir du 1er janvier 1863 seront déclarés libres, promet une aide monétaire aux Etats esclavistes non en rébellion qui adoptent une émancipation immédiate ou progressive, et réitère son soutien à la colonisation des esclaves libérés en dehors des États-Unis

11 Octobre Le Congrès Confédéré exempte de la conscription un homme blanc sur chaque plantation avec vingt esclaves ou plus

23 décembre Le président confédéré Davis publie une proclamation ordonnant que les soldats de l’Union noire et leurs officiers capturés par les troupes confédérées ne soient pas traités comme des prisonniers de guerre; à la place, ils doivent être renvoyés aux autorités de l’État confédéré

1863

1er janvier Proclamation d’émancipation émise par le président Lincoln; il déclare libres tous les esclaves dans les États confédérés (sauf le Tennessee, le sud de la Louisiane et certaines parties de la Virginie) et annonce l’intention de l’Union d’enrôler des soldats et des marins noirs. À la fin du printemps, le recrutement est en cours dans tout le Nord et dans tous les États confédérés occupés par l’Union, à l’exception du Tennessee.


16 Mars La Commission américaine d’enquête sur les affranchis, nommée par le secrétaire à la Guerre Stanton pour enquêter sur l’état des ex-esclaves et recommander des mesures pour leur emploi et leur bien-être

22 Mai Le Bureau des troupes de couleur créé au sein du Département de la guerre 

27 Mai  Les soldats noirs jouent un rôle important dans l’attaque ratée de Port Hudson, en Louisiane 
7 juin Des soldats noirs repoussent l’attaque confédérée à Milliken’s Bend, en Louisiane 
1-3 juillet L’offensive confédérée au Maryland et en Pennsylvanie repoussée à Gettysburg

4 Juillet Reddition confédérée de Vicksburg, Mississippi 

8 Juillet La reddition confédérée de Port Hudson assure le contrôle de l’Union sur le Mississippi 

18 Juillet des soldats noirs sont à l’avant-garde d’un assaut sur Fort Wagner, en Caroline du Sud 

30 Juillet Le président Lincoln promet que les soldats de l’Union, noirs ou blancs, ont droit à une protection égale s’ils sont capturés par l’ennemi et menacent de représailles pour l’esclavage confédéré des prisonniers de guerre noirs

3 octobre Le Département de la Guerre ordonne le recrutement à grande échelle de soldats noirs dans le Maryland, le Missouri et le Tennessee, avec une compensation pour les loyaux propriétaires

8 décembre Proclamation d’amnistie et de reconstruction publiée par le président Lincoln; il offre le pardon et la restitution des biens (à l’exception des esclaves) aux Confédérés qui prêtent serment d’allégeance à l’Union et acceptent l’émancipation; il propose également un plan par lequel les électeurs fidèles d’un état sécessionniste peuvent commencer le processus de réadmission dans l’Union

1864

16 Mars La constitution de l’État de New Arkansas, qui abolit l’esclavage, est ratifiée par les électeurs pro-Union

8 Avril Le Sénat approuve l’amendement constitutionnel abolissant l’esclavage 

12 Avril des soldats confédérés sous le général Nathan B. Forrest massacre des soldats noirs capturés à Fort Pillow, Tennessee

7 Juin L’enrôlement dans le Kentucky ouvert aux hommes esclaves indépendamment du consentement de leurs propriétaires, avec compensation pour les propriétaires loyaux 

15 Juin La Chambre des Représentants n’approuve pas l’amendement constitutionnel abolissant l’esclavage. Le Congrès rend la solde des soldats noirs (qui était de 10 $ par mois pour tous les grades) égale à celle des soldats blancs (13 $ par mois pour les soldats, des montants plus élevés pour les grades supérieurs); le changement est rétroactif au 1er janvier 1864, ou, pour les hommes qui étaient libres avant la guerre, au moment de l’enrôlement 

20 Juin Le Congrès augmente le salaire de tous les soldats, noir et blanc, à 16 $ par mois, avec des augmentations correspondantes pour les grades supérieurs

5 septembre La nouvelle constitution de l’État de Louisiane, qui abolit l’esclavage, est ratifiée par les électeurs pro-Union

1er novembre La constitution de l’État du New Maryland, qui abolit l’esclavage, entre en vigueur, ayant été ratifiée en octobre8 Abraham Lincoln est réélu président, battant George B. McClellan

1865

11 janvier La Convention constitutionnelle de l’État du Missouri abolit l’esclavage 

12 Janvier Le général William T. Sherman et le secrétaire à la Guerre Edwin M. Stanton rencontrent vingt dirigeants noirs à Savannah, en Géorgie, pour discuter de l’avenir des ex-esclaves 

15 Janvier réservant une partie de la côte à la Caroline du Sud, à la Géorgie et à la Floride pour être colonisées exclusivement par les Noirs, les colons recevant un «titre possessoire» de 40 acres 

16 Janvier Le général Sherman publie une ordonnance spéciale de zone 

31 Janvier La Chambre des Représentants approuve l’amendement constitutionnel abolissant l’esclavage, l’envoyant aux états pour ratification

22 février L’amendement à la constitution de l’état du Tennessee abolit l’esclavage

3 Mars Le Congrès approuve une résolution commune libérant les épouses et les enfants des soldats noirs. Le Congrès établit le Bureau des réfugiés, des libérés et des terres abandonnées (Bureau des libérateurs) pour superviser le passage de l’esclavage à la liberté 

13 Mars Le Congrès confédéré autorise le président Jefferson Davis à recruter des hommes esclaves comme soldats, avec la permission de leurs propriétaires; Confederate War Department publie un ordre régissant l’enrôlement le 23 mars.

9 avril Reddition de l’armée du général confédéré Robert E. Lee à l’Appomattox Court House, en Virginie 

14 Avril Le président Lincoln a été assassiné. Le vice-président Andrew Johnson succède à la présidence

18 décembre Ratification du treizième amendement à la Constitution des Etats-Unis annoncé par le Secrétaire d’Etat; l’amendement abolit l’esclavage à travers les États-Unis

source: http://www.freedmen.umd.edu     

Traduit par la Team OJAL 

Un témoignage personnel de Mme Amy Ashwood Garvey

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Amy Ashwood Garvey

Quelques mois après son retour de Grande-Bretagne, [Marcus] Garvey réalisa qu’il risquait, pendant un temps, de courir après des chimères. Se contenter de rêver de grandeur ne l’a que momentanément satisfait. Son esprit vif et sa croyance en des idéaux exigeaient de passer à l’action. Il voulait voir la race à laquelle il appartenait avancer triomphalement dans le concert de l’humanité déjà en marche. Il voulait donc s’entourer d’un comité directeur et de collaborateurs acquis à sa façon de penser, afin de constituer une avant-garde fidèle. Car les plans grandioses n’ont de consistance qu’en devenant réalité. Ainsi, Garvey était convaincu que s’il était « Napoléon », il lui fallait sa « Joséphine ». Garvey était dans une période de sa vie où, à l’instar de tous les grands hommes, les idées et leurs applications concrètes se devaient d’être rudement mises à l’épreuve. C’est alors que la frustration vous guette. Et tout dirigeant s’y trouve un jour confronté (un peu comme le feu purificateur du potier qui sépare l’or des impuretés résiduelles). C’était, pour Garvey, la période où il se rongeait les sangs.

 
C’est précisément à cette période que nos pas se sont croisés. Garvey et moi nous sommes rencontrés pour la première fois par le hasard du destin à la faveur d’un concours de circonstances. Notre rencontre n’était en rien banale car elle eut lieu à un moment très significatif pour nous deux. Elle a même changé beaucoup de choses dans nos vies. 

 

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L’occasion de cette rencontre était toute simple. À l’époque, j’avais pour habitude d’assister à un débat littéraire qui se tenait dans le hall de l’Église baptiste de Kingston en Jamaïque. Ce fameux mardi de juillet 1914, j’avais suggéré le sujet suivant : « La civilisation, un frein au renforcement de la morale ». Après avoir argumenté sur mon thème avec toute la vigueur possible, je suis retournée m’asseoir afin d’écouter mes contradicteurs. 
 
À mesure que le débat progressait, mon esprit était si absorbé par les joutes littéraires que je n’ai porté que très peu d’attention, voire aucune, aux personnes qui prenaient la parole ; ni même au fait que dans mes supporters, se trouvait un jeune homme particulièrement cinglant, au franc-parler. 
 

À la fin de la réunion, je m’en allai comme d’habitude, prendre le tram pour rentrer chez moi. Et à l’arrêt du bus se trouvait un individu trapu et légèrement voûté. Je lui trouvais une apparence familière, c’est alors que je me rendis compte qu’il s’agissait du monsieur qui avait soutenu mes opinions avec tant de pugnacité. L’étranger attira mon attention. Toute la passion du débat ayant disparu, j’ai clairement pu voir l’intensité de la lueur émanant des yeux de mon supporter inconnu. Dans cette lumière du soir, ces yeux semblaient d’un noir si brillant. Tout un monde semblait émaner de ces yeux-là. 

 

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Puis ce fut la plus grande surprise de ma vie. L’audacieux inconnu s’avança spontanément vers moi et, sans que je ne l’y ai invité, s’adressa à moi de la façon la plus étonnante. « Enfin ! », dit-il, de sa voix grave et généreuse « J’ai trouvé l’étoile de mon destin ! Je l’ai trouvée, Joséphine ! » […]. Marcus ne perdit pas de temps en banalités. Il se mit aussitôt à raconter sa vie, vraisemblablement pressé de le faire. J’étais fascinée par sa façon de s’exprimer. Durant  le temps où il parlait, rien ne laissait paraître qu’il s’adressait à une personne qu’il connaissait à peine, ni même qu’il soit conscient de cet état de fait. On aurait cru que nous nous connaissions depuis des années. L’histoire de sa vie était une effusion de son moi profond (sic). À certains moments il semblait hésiter, cherchant l’expression juste, appropriée, mais en tout état de cause ne cherchant aucunement à dissimuler et étant visiblement sincère. Il racontait agréablement sa vie d’enfant turbulent, la nature et les qualités de ses parents, une prophétie de son père, ses premières batailles pour gagner sa vie, et les raisons qui l’avaient conduit à s’intéresser aux masses noires, de même que ses aspirations et son désir d’apporter une amélioration à la vie des Noirs ployant sous le joug de la pauvreté et de l’ignorance.

 
La suite de son histoire l’amena à parler des hommes qui s’étaient battus pour arriver au sommet : Toussaint Louverture, Napoléon, Antonio Maceo, Booker T. Washington, des hommes qui avaient tous, chacun à leur manière, servi la cause de leur race selon leurs connaissances et les conditions de vie de leur époque. Il était également très fier d’évoquer l’histoire des esclaves marrons de la Jamaïque et des nombreux autres qui ont dû se battre, durant toute leur vie, pour préserver leur liberté d’esprit et leur volonté à résister aux entraves auxquelles toutes les personnes de leur condition étaient confrontées. En l’écoutant parler de tous ces faits, j’ai immédiatement senti que l’amour de la race noire était très fort chez lui. 
 

Le flot de ses propos se déversait tel un courant rapide, gagnant en puissance, en profondeur et en intensité au fur et à mesure qu’il s’écoulait. J’arrivais même à saisir les sentiments profonds et non exprimés de Garvey. Il parlait de cette force intérieure qui l’obligeait à consacrer sa vie à la prise de conscience des gens de sa race. Il désirait profondément les voir acquérir un meilleur niveau de vie sociale, politique, économique et culturelle. La frustration de voir tant d’Antillais mener une existence misérable était très palpable chez lui, et le fait que ceux-ci acceptaient sans rechigner leur condition le mettait profondément en colère. Ne pouvaient-ils protester vigoureusement contre leurs conditions ? Toussaint Louverture, les esclaves marrons, ainsi que d’autres chefs de file afro-américains, avaient-ils gagné la bataille de la liberté pour voir les descendants d’esclaves être détruits par la frustration et l’apathie ?

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Ce « Napoléon » d’un autre genre bouillonnait d’indignation. Il soutenait avec force que les Afro-Américains, bien que « libres », n’en demeuraient pas moins enchaînés sur le plan moral. Le complexe d’infériorité inhibiteur était, chez cette population, l’expression d’une absence de liberté de penser. Et l’on devait, d’une certaine façon, permettre à la lumière d’éclairer les confins de leur esprit, afin qu’ils se sentent réellement Hommes et libres, se maintenant avec assurance au milieu des personnes de races différentes. La logique et la simplicité des assertions de Garvey les rendaient claires et nettes.
 
C’était évident qu’il avait saisi le fond du mal qui frappait les hommes d’origine africaine. Il savait avec précision les causes et les conséquences de l’état d’esprit des gens de sa race, si brisés et désemparés, et voulait s’attacher à trouver le remède, radical et efficace, pour les guérir de ce mal chronique. Tous ceux qui avaient dressé des barrières sur le parcours des Noirs étaient fustigés. Il se demandait pour quelles raisons, humaines ou divines, les gens de sa race étaient freinés pour occuper la place qui était la leur dans les progrès de l’humanité. Il clamait haut et fort une destruction rapide des barrières injustement et artificiellement dressées sur le chemin de leur progrès. J’ai su à cet instant qu’une flamme intérieure brûlait en cet homme ; que son être profond contenait une puissance volcanique.